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Soins des toxicomanes dans le Centre d’éducation, d’apprentissage et de création d’emplois de Nhi Xuân (district de Hoc Môn, Hô Chi Minh-Ville). |
Photo : An Hiêu/VNA/CVN |
Les chiffres du Service du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales de Hô Chi Minh-Ville ne sont pas bons. Au premier trimestre de cette année, seuls 177 toxicomanes ayant un domicile fixe ont été envoyés dans les centres de désintoxication obligatoire, même si c’est mieux qu’au cours des 11 premiers mois de 2014, où personne n’avait suivi de cure. La raison ? Des formalités juridiques confinant parfois à l’absurde et la priorité donnée aux sans domicile fixe (SDF).
Une gestion compliquée
En effet, à partir du mois de décembre 2014, la ville a décidé de faire admettre tous les drogués SDF dans les centres nouvellement créés. En parallèle, une autre mesure a été appliquée pour ceux qui disposent d’un toit : la désintoxication à domicile pendant six mois. Selon les dispositions de cette dernière, seuls les toxicomanes en situation d’échec sont obligés de suivre une cure dans les centres de désintoxication obligatoire où la prise en charge dure deux ans, après décision au cas par cas des représentants de la Police et des autorités judiciaires.
Dans l’objectif d’accueillir tous les toxicomanes SDF, la ville a transformé le Centre de sevrage obligatoire de Binh Triêu (arrondissement de Thu Duc) et le Centre d’éducation, d’apprentissage et de création d’emplois de Nhi Xuân (district de Hoc Môn) en deux centres d’accueil spécialisés. Ils séjourneront ici deux semaines pour une pré-cure avant d’être envoyés, si le tribunal le décide, dans les centres de sevrage obligatoire (où ils resteront deux ans).
L’idée de la pré-cure est d’isoler le toxicomane, qu’il le veuille ou non, pour empêcher tout accès à la drogue. Un sevrage brutal, mais efficace. Ces deux centres et dix autres établissements de sevrage obligatoire de la mégapole du Sud sont prêts à en accueillir un grand nombre.
Pour les personnes ayant un toit, la cure à domicile se heurte à de nombreux obstacles, à commencer par la désertion des intéressés qui n’hésitent pas à quitter les leurs pour échapper à tout traitement et au contrôle des autorités.
Quid des mineurs ?
Un cours d’apprentissage réservé aux toxicomanes dans le Centre d’éducation, de travail et de société de la province de Vinh Phuc (Nord). |
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN |
De plus, la juridiction ne prévoit rien pour les mineurs, alors que la police de Hô Chi Minh-Ville alerte que sur les 12.000 toxicomanes recensés, beaucoup ont moins de 18 ans. D’où l’impérieuse nécessité de trouver rapidement des solutions de sorte à limiter l’expansion de ce fléau et des troubles à l’ordre public que cela engendre.
Le Service municipal du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales est sur le dossier depuis longtemps déjà. Il a élaboré un projet sur la désintoxication des drogués ayant un domicile fixe, lequel sera soumis au Comité populaire municipal. Mais dans un premier temps, il faut éplucher l’ensemble des textes juridiques avant de proposer l’amendement de la Loi sur la prévention et la lutte contre la drogue.
Concrètement, ce projet prévoit de rendre obligatoire l’envoi des moins de 18 ans dans les centres de désintoxication en cas d’échec de la cure à domicile. Et cette dernière devra par ailleurs être raccourcie de dix mois actuellement à trois mois. Le projet prévoit aussi d’envoyer ces personnes dans les centres d’accueil spécialisés pour une pré-cure avant d’être admis dans les centres de sevrage obligatoire comme c’est le cas pour les SDF.
La police de la ville rapporte que 60% des vols sont causés par des toxicomanes qui ont un logement stable, symptomatique de la gestion décousue des toxicomanes en cure à domicile et de l’inefficacité de la réinsertion des drogués. Il s’agit d’une réelle menace pour l’ordre public.
Pour les aider à s’extirper de ce cercle infernal drogue – délinquance – traitement - rechute, la municipalité vient de décider d’assister les toxicomanes qui suivent une cure chez eux. Ces derniers perçoivent désormais une somme de 400.000 dôngs sous forme de médicaments. Et ceux dans l’obligation de suivre un traitement à domicile ou souhaitant être admis dans les centres de désintoxication obligatoire recevront 1,2 million de dôngs. Un coup de pouce qui pourrait en aider plus d’un à retrouver la lumière.