>>Arriver à 5.000 km d’autoroutes en 2030
>>Quang Ninh, un modèle pour le partenariat public-privé
L’autoroute Ha Long - Hai Phong (Nord) est la première à être financée et mise en œuvre par une localité en utilisant le budget provincial et des capitaux mobilisés à partir du modèle de partenariat public-privé. |
Photo : VNA/CVN |
Trân Chung, président de l’Association vietnamienne des investisseurs dans les infrastructures routières (VARSI), a déclaré que la politique du gouvernement consistant à décentraliser le pouvoir vers les localités pour construire des autoroutes s’avérait pertinente.
Dans le cadre des objectifs du gouvernement en matière d’infrastructures routières, la construction de 5.000 km d’au-toroutes doit être achevée d’ici 2030.
Ces 20 dernières années, seule-ment 1.200 km d’autoroutes ont été construits, ce qui signifie que 3.800 km doivent être achevés ces les 10 prochaines années pour atteindre cet objectif.
Situations locales contrastées
Pour ce faire, le budget de l’État ne pouvant couvrir qu’une partie des besoins financiers, les localités devront mobiliser des ressources, notamment sur le modèle du partenariat public-privé (PPP). "La construction d’une l’autoroute apporte des avantages socio-économiques aux localités et la décentralisation des opérations améliorera le processus de construction mais aussi de contrôle", a souligné M. Chung. "Plus tôt l’autoroute sera construite, plus la localité en bénéficiera. C’est pourquoi il est aujourd’hui nécessaire d’adopter des mesures incitatives. Sans cela, de nombreuses localités hésiteront à se lancer dans de tels projets", a-t-il ajouté.
Il est vrai que, selon les réalités géographique et économique des provinces, la situation peut etre différente. Bùi Van Khanh, président du Comité populaire de la province de Hòa Bình, a déclaré par exemple que Hòa Bình était une zone montagneuse et qu’il était ainsi compliqué de construire un large réseau de routes. En conséquence, il sera vraisemblablement difficile pour la province d’attirer des investissements pour des projets d’une telle envergure.
Selon M. Bùi Van Khanh, "les villes et provinces du delta du fleuve Rouge ont des conditions de circulation favorables avec un grand nombre de véhicules, il sera donc plus facile de mobiliser des ressources financières pour construire des autoroutes. Il devrait y avoir une politique spéciale pour la région Nord-Ouest", a-t-il demandé.
Le président du Comité populaire de la province de Cao Bang, Hoàng Xuân Anh, va dans le même sens, affirmant que les projets de construction ne pourront être mis en œuvre avec succès qu’avec un grand soutien financier de l’État. Il a cité en exemple l’autoroute Dông Dăng - Trà Linh. Outre le soutien financier, le projet a été soutenu techniquement par des experts du ministère des Transports et des Communications.
À la recherche de fonds
Selon un rapport dudit ministère, le Vietnam exploite actuellement 1.046 km d’autoroutes et devrait en achever 916 km supplémentaires d’ici 2023. Le ministère s’efforcera de porter la longueur totale des autoroutes à 2.079 km d’ici 2025, 5.000 km d’ici 2030 et plus de 9.000 km d’ici 2050. Pour l’objectif de 5.000 km à atteindre, un projet de plan précis de réseau pour la période 2021-2030 envisage la réalisation d’un grand nombre de nouveaux tronçons.
L'autoroute Nôi Bài - Lào Cai (Nord) contribue au développement socio-économique du Nord-Ouest. |
Photo : VNA/CVN |
Concernant la planification, le ministère s’attend à ce que des conditions de transport favorables assouplissent progressivement les distances géographiques entre les régions, réduisant ainsi les temps de déplacement et accélérant l’urbanisation dans les zones défavorisées. Le ministère a calculé qu’environ 350,93 billions de dôngs, dont 219,52 billions provenant du budget de l’État seront nécessaires pour la période 2021-2025. Les chiffres pour 2026 - 2030 seront d’environ 395,67 billions et 209,16 billions de dôngs, respectivement.
Pour mobiliser une telle somme, le ministère des Communications et des Transports a proposé au gouvernement d’utiliser entre 3,5% et 4,5% du Produit intérieur brut (PIB) annuel du pays pour le développement des infrastructures de transport, avec des priorités données aux projets de partenariat public-privé (PPP) qui sont attrayants pour les investisseurs et apportent beaucoup en termes socio-économiques aux zones défavorisées.
PPP, un mécanisme indispensable
Selon des experts, le mécanisme de financement suivant le modèle de PPP s’avère indispensable pour attirer les investisseurs dans les grands projets d’infrastructure de transport.
Le ministère des Communications et des Transports a ainsi déclaré qu’il était nécessaire de développer un mécanisme apportant aussi bien des avantages pour le gouvernement, les investisseurs et les utilisateurs. Le but étant de créer des conditions favorables et de confiance pour attirer les investisseurs et les établissements de crédit dans les projets PPP.
D’après Vu Tiên Lôc, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam, trois sujets prioritaires doivent être abordés concernant les projets PPP : garantir l’équité entre les entreprises de l’État et les investisseurs ; trouver des solutions pour faire face aux changements de mécanismes et de politiques qui pourraient affecter les projets PPP ; faire en sorte d’arriver à un meilleur partage des risques entre les organes de l’État et les investisseurs.
Le ministère des Communications et des Transports a également suggéré que le gouvernement continue d’attirer et d’utiliser efficacement l’aide publique au développement (APD) et les prêts préférentiels des bailleurs de fonds internationaux. En conséquence de ces discussions, le gouvernement devrait former rapidement des paquets de crédit pour soutenir les projets PPP et inclure les projets routiers parmi ceux qui ont droit à un crédit préférentiel tel que réglementé dans le décret gouvernemental No32/2017.
En outre, le gouvernement devrait également promouvoir une forte décentralisation vers les localités pour gérer les investissements dans les infrastructures de transport. Le capital de l’État pour un projet provenant des budgets central et local n’inclut pas les coûts de déblaiement du site et de réinstallation, et ne pourra pas dépasser 50% de l’investissement total.
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a demandé à ce ministère de recueillir les avis des autres ministères et des parties prenantes, et de rendre compte prochainement d’un plan précis au gouvernement.