"Je reste déterminé à ce que nos forces de sécurité nationales afghanes soient responsables de toutes les opérations militaires et de sécurité dans le pays d'ici 2014", a déclaré M. Karzaï lors de son discours d'ouverture devant plus de 70 représentants de pays donateurs et d'organisations internationales. Il a souhaité parvenir "au cours des prochains mois" à un "accord sur les modalités de cette transition" avec ses alliés internationaux.
Près de 140.000 forces internationales, aux deux tiers américaines, sont actuellement déployées dans le pays pour soutenir les forces afghanes face à la rébellion des talibans, qui n'a cessé de gagner du terrain depuis 4 ans.
Selon un document préparatoire à la conférence en date du 17 juillet obtenu par l'AFP, la communauté internationale va soutenir le principe d'une montée en puissance de l'armée et de la police afghanes pour que celles-ci prennent le relais des forces étrangères dans tout le pays d'ici à la fin 2014.
Ce document préparatoire ne précise pas si un retrait des troupes étrangères en 2014 est prévu. Le président américain Barack Obama a fixé à juillet 2011 le début du retrait des troupes américaines d'Afghanistan.
Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a lui annoncé que les forces internationales resteront en Afghanistan après la période de transition pour assurer un "rôle en soutien" des forces afghanes de sécurité.
La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a de son côté jugé ce processus de transition "trop important pour être repoussé indéfiniment".
"Cette date (juillet 2011) est le début d'une nouvelle phase, pas la fin de notre implication", a promis la secrétaire d'État dans son discours, en assurant que Washington n'avait "aucune intention d'abandonner (sa) mission à long terme visant à établir un Afghanistan stable, sûr et pacifique".
"Nous faisons des progrès", a assuré Mme Clinton, avant de rappeler au gouvernement du président Karzaï que "beaucoup de travail reste à faire", à commencer par la lutte contre la corruption.
Il faudra également, a-t-elle souligné, que les insurgés "acceptent d'être réintégrés (...) en renonçant à la violence et à Al-Qaïda (allié des talibans), et en acceptant de respecter (...) les lois de l'Afghanistan".
M. Karzaï a par ailleurs indiqué que la communauté internationale avait promis suffisamment d'argent pour les 3 ans à venir, en plaidant pour un plus grand contrôle gouvernemental de l'aide internationale.
"Nous sommes satisfaits que la communauté internationale, et les États-Unis en particulier, se soient engagés à faire passer 50% de leur aide via le budget afghan dans les 2 prochaines années", a-t-il souligné.
Décrite comme la plus grande rencontre internationale jamais organisée à Kaboul, la conférence se déroule sous très haute sécurité.
Des roquettes ont cependant été tirées dans la nuit de lundi à hier à plusieurs kilomètres du lieu de la conférence, sans faire de victimes, selon le ministère afghan de l'Intérieur.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est rendu le 20 juillet à Kaboul pour cette conférence internationale importante, lors de laquelle il appellera la population afghane à s'unir pour promouvoir la paix et le développement de leur pays, a annoncé lundi à New York le porte-parole de M. Ban.
Il s'agit de la première conférence internationale sur l'Afghanistan à se tenir dans le pays et à être organisée par le gouvernement afghan.
AFP-Xinhua/VNA/CVN