Venue à Gaza mesurer les conséquences du récent assouplissement de l'embargo israélien, Mme Ashton a demandé en particulier l'ouverture complète des points de passage frontaliers afin de réhabiliter le territoire déshérité. "La solution est l'ouverture des points de passage", a estimé Mme Ashton lors de sa seconde visite en 4 mois. "Les gens ici reconnaissent et comprennent les besoins sécuritaires d'Israël", a souligné la Britannique lors d'une conférence de presse, "mais cela ne saurait empêcher la possibilité de voir la libre circulation des marchandises vers et hors de Gaza de façon que les maisons soient reconstruites, que les enfants puissent fréquenter des écoles fonctionnant normalement et que le commerce renaisse".
Israël a accepté d'assouplir son blocus de la bande de Gaza à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de 9 Turcs dans l'assaut de sa marine le 31 mai, contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre l'enclave palestinienne.
L'État hébreu a notamment autorisé l'entrée de matériel de construction pour des projets de la communauté internationale approuvés par l'Autorité palestinienne. Mais les Européens réclament, outre l'augmentation des points de passage, la reprise des exportations depuis la bande de Gaza et la libéralisation des conditions de circulation des personnes de et vers le territoire.
Après une rencontre samedi à Ramallah (Cisjordanie) avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, Mme Ashton a réaffirmé la volonté de l'UE de "s'impliquer dans les procédures aux points de passage", mais à condition que son rôle soit bien défini et que l'Autorité palestinienne y soit associée. La haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères a toutefois ajouté que cette question "n'est pas pour le moment sur la table".
La bande de Gaza est en effet aux mains du Hamas qui en a chassé par la force les partisans de l'Autorité palestinienne en juin 2007.
Au cours de sa visite de quelques heures, Mme Ashton a visité des installations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et des programmes d'aide au secteur privé local financés par l'Union. En revanche, elle n'a rencontré aucun représentant du Hamas.
Son déplacement à Gaza intervient dans le cadre d'une visite de 3 jours dans les territoires palestiniens et en Israël. Elle rendra compte de sa mission à Gaza devant le Conseil européen le 26 juillet prochain.
À l'occasion de son séjour à Gaza, une vingtaine d'ONG internationales ont demandé à l'UE d'insister pour la levée totale du blocus de Gaza.
Mme Ashton devait encore rencontrer le 18 juillet le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ainsi que les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Ehud Barak et Avigdor Lieberman.
Sa visite coïncide avec un véritable ballet diplomatique dans la région autour des efforts de l'administration américaine pour obtenir une reprise rapide de négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens.
AFP/VNA/CVN