Cette demande a été formulée à l'émissaire américain George Mitchell qui a été longuement reçu à Ramallah, en Cisjordanie, par le chef de l'Autorité palestinienne.
"Jusqu'à présent, il n'y a pas de clarifications dans la position américaine sur un certain nombre de problèmes, en particulier ceux qui permettraient de passer à des discussions sur un règlement final", a expliqué un dirigeant de l'OLP, Yasser Abed Rabbo, à l'issue de la rencontre.
"Cette rencontre de 3 heures (...) était certes importante mais il y a plusieurs questions, en tout premier lieu les colonies et la situation à Jérusalem, qui nécessitent davantage d'éclaircissement de la part des Américains", a précisé M. Rabbo.
Les Palestiniens exigent un gel total de la colonisation avant toutes négociations de paix. Le représentant de l'OLP a souligné que "le calendrier n'est pas aussi important que les fondations du processus de paix", alors que les Palestiniens sont sous une intense pression de l'administration Obama pour engager rapidement un dialogue direct avec les Israéliens.
De son côté, M. Mitchell a qualifié son entretien avec M. Abbas de "très productif". Comme à son habitude, le médiateur américain s'est refusé à entrer dans le détail.
Abbas veut une tierce partie sur une future frontière
Dans une interview publiée le 17 juillet par le quotidien jordanien indépendant Al-Ghad, M. Abbas a affirmé qu'Israël devait accepter la présence d'une tierce partie dans tout futur État palestinien, avant de démarrer des négociations de paix directes.
"Israël doit accepter que le territoire en question soit établi sur les frontières de 1967", a expliqué le président palestinien, en soulignant que l'État hébreu devait aussi agréer "la présence sur ce territoire d'une tierce partie".
M. Abbas faisait référence à des ententes auxquelles les 2 parties seraient parvenues lors du mandat de l'ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert portant sur le déploiement d'une force internationale, telle que l'OTAN, dans le futur État palestinien, sans qu'aucun soldat israélien n'y soit stationné.
Israël insiste pour garder le contrôle des frontières de l'État palestinien en invoquant des raisons de sécurité.
Israéliens et Palestiniens ont accepté en mai d'engager des pourparlers indirects, dits "de proximité", sous l'égide des États-Unis, mais ces discussions, selon les dirigeants palestiniens, n'ont abouti à "aucun progrès".
Les États-Unis s'efforcent désormais de promouvoir un dialogue direct entre les 2 camps.
Le porte-parole du département d'État, Philip Crowley, a affirmé cette semaine que les États-Unis "croient fortement" à la reprise des négociations directes suspendues depuis l'offensive d'Israël contre la bande de Gaza fin 2008.
Le président Barack Obama espère que le face-à-face israélo-palestinien pourra commencer avant le 26 septembre, la date de la fin du moratoire partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie.
Mais, frustrés par le peu d'avancée dans les pourparlers indirects, les Palestiniens sont peu enclins, pour le moment, à répondre favorablement à Washington et à passer à des discussions directes.
Ainsi, la poursuite de la colonisation et la démolition de maisons palestiniennes ces derniers jours dans la partie arabe de Jérusalem apparaissent comme autant de nouvelles entraves aux tentatives de rapprochement, y compris aux yeux de la communauté internationale.
AFP/VNA/CVN