Comment mieux répondre aux besoins de main-d’œuvre

Ces dernières années, alors que les candidatures aux concours d’entrée universitaire dans les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de la pharmacie et de la pédagogie ont augmenté, celles dans l’économie ont chuté. Avis de professionnels sur ce phénomène.

Trân Hoàng Ngân, député de l’Assemblée nationale (XIIIe législature), directeur adjoint de l’Université d’économie d’Hô Chi Minh-Ville.

Orientation professionnelle, nécessaire mais insuffisante

La baisse des inscriptions aux écoles d’économie et de commerce montre que le choix des candidats se conforme à la conjoncture économique actuelle difficile. La forte augmentation des candidatures au concours d’entrée des universités des secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de la pharmaceutique et de la pédagogie permet à celles-ci de recruter de meilleurs élèves et donc de disposer par la suite d’un personnel réellement qualifié.

Mais pour le long terme, il faudrait effectuer des études afin d’évaluer plus précisément les orientations de développement des secteurs nécessitant des ressources humaines afin que l’investissement dans ces dernières ne soit pas vain. Par exemple, quels seront les besoins des secteurs de la pédagogie, des sciences et des technologies, ou encore de la médecine et de la pharmacie, dans l’avenir ?

Il faut aussi accorder une grande attention aux compétences du corps enseignant et à l’investissement dans les infrastructures des universités qui accueillent de nombreux candidats. La formation d’un travailleur hautement qualifié dépend directement des infrastructures d’enseignement, des programmes et du niveau des professeurs.

Analyser tous ces facteurs implique une étude approfondie, base d’une restructuration des ressources humaines afin de répondre aux nouvelles exigences.

Nguyên Lê Minh, expert en économie du travail.

Les compétences des recrutés passent avant leur diplôme

L’augmentation des inscriptions aux écoles d’agronomie, de sylviculture, de pharmacie et de médecine est un phénomène positif, car le Vietnam est d’abord un pays dont la moitié de la population vit de l’agriculture.

Par ailleurs, je considère que les entreprises domestiques, en particulier du secteur public, doivent changer leurs politiques d’embauche. Nombre d’entre elles préfèrent les diplômés d’universités publiques. En Grande-Bretagne, en Australie ou aux États-Unis, on met l’accent sur les candidats dont les compétences répondent aux postes requis.

Pour ne pas perdre de ressources humaines, il faut une coordination entre État, entreprises et établissements d’enseignement.

Lê Quân, chef du Département du personnel de l’Université nationale de Hanoi.

Il faut développer des secteurs compétitifs et durables

La baisse du nombre de candidatures aux concours d’entrée des universités d’économie et de commerce cette année est le signe d’une concurrence âpre entre nos entreprises. Ces derniers temps, les branches de la pharmaceutique, de l’agriculture et sylviculture ont subi peu d’effets de la crise économique et conservé une bonne compétitivité. Ce sont des secteurs où les perspectives de croissance sont bonnes.

Ce phénomène permet d’avoir une vision objective de la société. Si cette dernière s’intéresse beaucoup aux secteurs dont elle a besoin, encore faudrait-il veiller aux besoins réels de ces derniers. On doit perdre de 4 à 7 ans pour former un étudiant alors qu’un cycle économique dure de 3 à 5 ans. Si on évalue mal les besoins du marché de l’emploi, des ressources humaines seront perdues.

Compte tenu de l’évolution dans le choix des métiers des jeunes et les objectifs de développement des ressources humaines du Vietnam pour la période 2011-2020, il faut établir des planifications professionnelles sectorielles et par spécialités de façon adéquate, en mettant l’accent sur les secteurs compétitifs et durables.

Nguyên Thi Hai Vân, chef adjointe du Département du travail et de l’emploi au ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.

La formation doit répondre aux besoins du marché de l’emploi

Alors que certains secteurs (agriculture, sylviculture, aquaculture) ont tendance à recruter beaucoup de travailleurs, d’autres font face à des difficultés. Parmi ces derniers figurent l’ingénierie des mines, la métallurgie, l’ingénierie et la chimie, l’agroalimentaire, la physique, la médecine vétérinaire. C’est pourquoi dans les temps qui viennent, il faudra renforcer la formation de ressources humaines qualifiées pour répondre aux besoins du marché de l’emploi.

Cette année, les métiers les plus demandés concernent les secteurs suivants : construction, menuiserie, maçonnerie, mines, l’industrie, transports et communications, textile-habillement, agriculture, sylviculture et aquaculture, teinture, couture, commerce, mécanique, électricité - dont l’ingénierie - et électronique, ainsi que génie civil. Les candidats sont donc encouragés à s’inscrire aux concours d’entrée des écoles concernées...

Quê Anh/CVN

 

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