"Pour beaucoup de personnes dans les pays en développement et en Afrique, le changement climatique est une question de vie ou de mort", a souligné le président sud-africain Jacob Zuma, en clôture de la cérémonie d'ouverture. "En tant que conférence africaine, le résultat de cette 17e conférence sur le changement climatique doit reconnaître que résoudre le problème du climat ne peut pas être séparé de la lutte contre la pauvreté", a-t-il ajouté.
Les représentants de 191 pays sont attendus jusqu'au 9 décembre au centre des conférences de Durban, où la cérémonie d'ouverture a débuté avec quarante minutes de retard dans l'attente du chef de l'État sud-africain. "En deux semaines à peine, nous devons obtenir des résultats", a souligné à la tribune la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, qui a pris la parole la première en tant que présidente de la précédente conférence tenue en décembre 2010 à Cancun (Mexi-que).
Elle a ensuite laissé sa place à son homologue sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, qui va présider cette conférence dont la finalité est de tenter de contenir la hausse du thermomètre mondial sous le seuil des 2°C.
"Un accord, d'urgence"
"Les inquiétudes soulevées par le changement climatique vont bien au-delà des murs de ce superbe endroit aux millions de personnes là-bas, dans les rues, qui appellent à la justice climatique", a lancé la ministre sud-africaine.
L'avenir du protocole de Kyoto, seul traité international imposant des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à une quarantaine de pays industrialisés, s'annonce comme un sujet délicat aux côtés de questions comme les financements dont pourraient bénéficier les pays les plus vulnérables.
Les pays en développement exigent que les pays développés reprennent des engagements à l'issue d'une période initiale qui se termine fin 2012 et, au-delà du protocole de Kyoto lui-même, que les négociations débouchent sur un nouveau cadre international impliquant tous les pays.
Les États insulaires, parmi les plus vulnérables face au changement climatique, ont tiré la sonnette d'alarme en affirmant que la volonté des plus grands émetteurs de CO2 de retarder les décisions constituait "une trahison envers les populations les plus vulnérables face au changement climatique".
L'attitude des grands pays émergents comme l'Inde et la Chine, mais aussi des États-Unis, paralysés par leur situation politique intérieure, va être cruciale pour éviter un nouvel échec, alors que ce processus onusien reste très fragile deux ans après Copenhague. Mais les États-Unis ont montré qu'ils n'étaient pas vraiment enclins à discuter d'un cadre contraignant à Durban, s'en remettant aux seules promesses de réductions d'émissions déjà prises par la plupart des grands pays.
Il est "peu probable" que les grandes économies revoient à la hausse d'ici à 2020 leurs objectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a estimé devant la presse le négociateur en chef Jonathan Pershing.
La responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, a invité les délégués à trouver l'inspiration dans la longue lutte de Nelson Mandela contre le régime de l'apartheid en citant des propos de l'ex-président sud-africain : "Cela paraît toujours impossible jusqu'à ce que ce soit fait..."
Par ailleurs, l'appel à un camp "Occupy", inspiré de "Occupy Wall Street" n'a pas connu un grand succès, attirant une cinquantaine de militants.
AFP/VNA/CVN