Syrie : brève pause après un dialogue tendu à Montreux

La conférence de paix Genève II sur la Syrie fait une brève pause jeudi 23 janvier au lendemain d'une première rencontre entre dignitaires du régime syrien et opposants en exil visant à enrayer le cycle de violences en Syrie, marquée par l'impossibilité de se mettre d'accord sur le sort de Bachar al-Assad

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon (droite) et l'émissaire spécial pour la Syrie, Lakhdar Brahimi lors d'une conférence de presse sur la réunion Genève II sur la Syrie, le 22 janvier à Montreux.

"Rhétorique incendiaire", "élucubrations agressives", accusations de "trahison": la conférence de paix de Genève II à Montreux s'est déroulée dans un climat tendu. Et les délégations syriennes n'ont pas montré de signe de volonté de compromis de nature à être optimiste avant les négociations de vendredi 24 janiver.

Réunis dans la petite ville suisse, la quarantaine de représentants de pays et d'organisations n'ont pas attendu longtemps avant de constater que le fossé restait gigantesque entre le régime de Bachar al-Assad et l'opposition syrienne en exil.

Lors de cette conférence, prélude aux négociations entre les seules délégations syriennes vendredi à Genève, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a rappelé à tous l'enjeu de la rencontre, synonyme "d'espoir" après trois ans d'affrontements meurtriers.

"Notre but était d'envoyer un message aux deux délégations syriennes et au peuple syrien pour dire que le monde veut une fin immédiate du conflit", a déclaré M. Ban. "Trop, c'est trop, il est temps de négocier", a-t-il martelé.

"Tous les Syriens ont les regards tournés vers vous aujourd'hui", a-t-il dit aux deux délégations syriennes qui se faisaient face à quelques mètres de distance.

La Russie et les États-Unis, qui ont œuvré en coulisses pour la tenue de cette conférence, ont également appelé les Syriens à saisir une opportunité "historique", le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov prévenant que les négociations ne seraient "ni simples, ni rapides".

Mais avec l'intervention du secrétaire d'État américain John Kerry, le ton a changé. "Bachar al-Assad ne prendra pas part au gouvernement de transition. Il est impossible, inimaginable, que cet homme qui a exercé une telle violence contre son propre peuple puisse conserver la légitimité pour gouverner", a-t-il lancé. Il a également indiqué étudier "différents moyens de pression" sur le régime de Damas, notamment en amplifiant l'aide à l'opposition syrienne.

Le chef de la diplomatie et de la délégation gouvernementale syrienne Walid Mouallem au début de la conférence de paix Genève II à Montreux, le 22 janvier.

Piqué au vif, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem lui a répondu vertement: "Monsieur Kerry, personne au monde n'a le droit de conférer ou de retirer la légitimité à un président (...) sauf les Syriens eux-mêmes".

La question du sort de M. Assad, au centre de tous les débats depuis le début du mouvement de contestation en mars 2011, a plané sur la conférence.

Russes et Américains continuent ainsi de s'opposer sur l'interprétation des principes édictés en juin 2012 lors de la conférence de Genève I. Les Occidentaux parlent de formation d'un gouvernement de transition sans Bachar al-Assad, une condition que réfutent les Russes et les Syriens pro-Assad.

Sur le terrain, les forces gouvernementales ont bombardé des secteurs rebelles autour de Damas, Homs et Alep, où un missile a tué 10 personnes.

AFP/VNA/CVN

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