Rencontre à Montreux, le 22 janvier, à la veille de la conférence internationale Genève 2. |
Sur le papier, les positions des deux camps sont irréconciliables. L'opposition demande le départ pur et simple de Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000. Damas veut promouvoir pour sa part la "lutte contre les terroristes" et a mis en garde : le sort du président est une "ligne rouge".
Autant dire que les diplomates ne se font pas d'illusions. Ils ont déjà prévenu : le dialogue sera long et ardu. Et dans un premier temps, la communauté internationale devrait chercher à obtenir des résultats tangibles : livraisons d'aide humanitaire, obtention d'un cessez-le-feu localisé à Alep ou échanges de prisonniers.
Mercredi 22 janvier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, doit prendre la parole, suivi par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'État américain John Kerry.
La délégation du président Bachar al-Assad et celle de la Coalition syrienne, mené par Ahmad Jarba, doivent également s'exprimer, avant le reste des quelque 40 pays et organisations invités à Montreux.
Pas d'optimisme excessif
Pour les participants, il s'agit de trouver des solutions avec un objectif clair : enrayer le cycle infernal des violences en Syrie où la guerre civile, entre bombardements, combats et atrocités a fait plus de 130.000 morts et poussé des millions de Syriens à quitter leur maison, leur pays.
La conférence, repoussée plusieurs fois, a failli être annulée à la dernière minute après la polémique créé par l'invitation surprise de l'Iran, "parrain" de la Syrie au Proche-Orient, par Ban Ki-moon. L'opposition syrienne avait alors menacé de boycotter la conférence avant que les vives protestations des Occidentaux conduisent Ban Ki-moon à retirer son invitation.
À quelques heures de l'ouverture de la conférence de Montreux, les grandes puissances ont mis en garde contre tout optimisme excessif.
"Je ne pense pas que quiconque ayant traité avec des officiels syriens ait de fausses attentes quant à des progrès rapides", a indiqué un haut responsable américain à Washington. "Tout le monde doit comprendre que c'est le début d'un processus. Cela ne sera pas rapide (...) et nous aurons besoin de patience et d'obstination", a-t-il ajouté.
Pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, "l'idéal c'est d'aller vers la paix, ça passe par une solution politique", qui "passe par discuter" en Suisse. L'objectif, c'est "des avancées vers la paix", en restant "fidèle" à la lettre d'invitation de l'ONU qui parle de bâtir sur la base d'un consentement mutuel "un gouvernement de transition doté de tous les pouvoirs exécutifs".
Dès mardi soir 21 janvier, MM. Lavrov et Kerry ont eu un entretien tandis que l'opposition syrienne était reçue par Ban Ki-moon.
La réunion de Montreux devrait en tout cas aider à préparer la réunion vendredi 24 janvier à l'ONU, à Genève, impliquant uniquement les deux délégations syriennes et l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Lahkdar Brahimi.
AFP/VNA/CVN