«Les 18 prochains mois vont être une période critique", a-t-il déclaré devant 600 soldats américains enthousiastes, réunis à l'intérieur du camp Victory, la plus grande base militaire américaine d'Irak, près de l'aéroport de Bagdad.
"Il est temps pour nous de transférer (le contrôle, ndlr) aux Irakiens. Ils ont besoin de prendre les rênes de leurs pays", a ajouté M. Obama qui a quitté en soirée l'Irak après une visite de quelques heures, sa première dans ce pays depuis sa prise de fonction à la Maison Blanche en janvier. "Nous soutenons fermement l'idée d'un Irak souverain, stable et indépendant", a-t-il souligné.
Le président américain a rencontré le président Jalal Talabani et ses 2 vice-présidents, puis le Premier ministre Nouri al-Maliki au camp Victory en raison de la météo qui a empêché son hélicoptère de se rendre dans le centre de Bagdad, distant d'une dizaine de kilomètres. Il a fortement insisté pour que M. Maliki associe toutes les factions politiques au processus de réconciliation afin d'assurer la stabilité du pays. "Il est absolument indispensable que tous les Irakiens soient intégrés au gouvernement et aux forces de sécurité", a-t-il dit. "Nous soutenons fortement les mesures à prendre pour résoudre les divergences entre les différentes factions en Irak pour assurer un futur pacifique et prospère", a ajouté M. Obama.
Cette ferme mise au point intervient après une série d'arrestations parmi les 92.000 miliciens des Sahwa, ces anciens insurgés sunnites qui ont retourné leurs armes contre le réseau Al-Qaïda avec l'appui de l'armée américaine et qui viennent de passer sous la houlette du gouvernement.
Ces arrestations ont ravivé les craintes que certains d'entre eux retournent dans les rangs de l'insurrection. Selon le conseiller presse du Premier ministre, M. Obama a assuré son interlocuteur que les troupes américaines se retireraient aux dates prévues, soit avant la fin 2011. "Il a renouvelé l'engagement américain envers l'Irak sur un retrait des forces américaines aux dates prévues", a déclaré Yassine Majid.
Fin février, M. Obama avait annoncé que le gros des 140.000 soldats déployés en Irak aurait quitté le pays d'ici le 31 août 2010 et qu'il ne resterait qu'une force de 35.000 à 50.000 hommes.
Lors de sa visite non annoncée pour des raisons de sécurité, le président américain, qui vient d'achever une tournée en Europe et en Turquie, a aussi rencontré le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, au palais Fao.
Selon la Maison Blanche, le général Odierno l'a assuré qu'en dépit des récents attentats, le niveau des attaques était le plus bas depuis 2003. M. Obama a indiqué qu'il restait beaucoup de travail à faire et souligné la nécessité pour l'Irak d'avoir des institutions fortes et l'importance des élections législatives fin 2009.
AFP/VNA/CVN