Le bilan précédent avait fait état le 25 juin de vingt morts, des patients, des visiteurs et des membres du personnel médical.
Le gouvernement avait qualifié cette attaque de "sans précédent" en raison de la cible visée, après presque dix ans de guerre.
D'une manière assez inhabituelle, les talibans, dont les kamikazes visent très fréquemment les forces afghanes et internationales mais aussi des bâtiments administratifs, ont immédiatement affirmé qu'ils n'avaient rien à voir avec cette attaque, qui a également fait environ 25 blessés, à seulement 75 km au sud de Kaboul, dans la province de Logar.
Les insurgés islamistes revendiquent d'ordinaire rapidement les attentats mais démentent systématiquement lorsqu'il y a des victimes civiles.
Quoi qu'il en soit, cette attaque démontre une nouvelle fois que, contrairement à ce qu'affirment Washington et l'OTAN, l'insurrection gagne du terrain et en intensité ces dernières années, les rebelles multipliant les actions de guérilla partout dans le pays, y compris dans des provinces jusqu'alors épargnées. Dans la confusion qui a suivi l'explosion, un premier bilan du ministère de la Santé faisait état de 60 morts.
Les ministères de la Santé et de l'Intérieur ont ensuite revu le bilan à la baisse, à "au moins 20 morts et environ 25 blessés" . Des membres du personnel de l'hôpital ainsi que des patients figurent parmi les tués, a précisé le ministère de l'Intérieur. Le directeur provincial de la santé Mohammad Zaref Nayebkhail a cependant déclaré que le bilan définitif pourrait être largement supérieur car beaucoup de gens sont venus rapidement sur les lieux et ont emporté les corps de leurs proches victimes de l'explosion.
Le kamikaze a précipité sa voiture piégée, un 4x4, contre l'hôpital du district d'Azra, a expliqué Din Mohammad Darwaish, le porte-parole des autorités de la province de Logar.
"Nous condamnons cette attaque visant un hôpital (...), ceux qui ont fait cela, quels qu'ils soient, ont cherché ainsi à salir les talibans" , a déclaré par téléphone le porte-parole des insurgés Zabihullah Mujahid.
Selon les Nations unies, 2.777 civils ont péri en 2010, l'année la plus meurtrière depuis 2001, la grande majorité tués par les insurgés - talibans et autres -, le reste dans des bavures des forces internationales et afghanes.
Dix policiers tués au Pakistan
Dix policiers ont été tués le 25 juin près de Peshawar dans l'attaque de leur poste en bordure d'une zone tribale du Nord-Ouest du Pakistan par des talibans dont certains portaient des burqas et d'autres des ceintures d'explosifs, a annoncé un responsable de la région.
Les talibans ont revendiqué l'attaque, affirmant qu'elle avait été commise pour venger la mort d'Oussama Ben Laden.
"La police a pris le contrôle du poste de police et dix de nos policiers ont été tués lors de l'attaque ainsi que six assaillants" , a déclaré Mian Iftikhar Hussain, ministre de l'Information de la province de Khyber Pakhtunkhwa (Nord-Ouest).
Des insurgés, certains dissimulés sous des burqas et d'autres portant des ceintures d'explosifs, ont attaqué le poste de police à Kolachi, en bordure du district tribal du Waziristan du Sud, et pris un groupe de policiers en otage. Selon M. Hussain, les insurgés dissimulés sous les burqas s'étaient préparés à "un siège et une prise d'otages afin d'obtenir la libération d'autres rebelles" .
"Lorsque nos véhicules blindés sont entrés dans le poste de police, deux candidats aux attentats suicide se sont fait sauter et un troisième kamikaze a été tué par une roquette" , a-t-il raconté.
La police a découvert les corps de trois insurgés et les têtes de trois kamikazes, a indiqué M. Hussain. Il a précisé que onze policiers avaient été blessés et la moitié du bâtiment de la police détruit.
Le chef de la police régionale Imtiaz Shah a déclaré qu'il y avait une femme parmi les kamikazes. L'attaque a d'abord été menée à l'entrée principale du poste par des insurgés cachés sous des burqas, qui ont ouvert le feu avec leurs fusils, tuant les policiers de garde. Puis les rebelles ont attaqué un mur avec des grenades pour avoir accès au bâtiment. Les insurgés ont pris en otage les 17 policiers de permanence après s'être trouvés à court de munitions, a expliqué le chef de la police.
Près de 4.500 personnes ont été tuées au Pakistan dans des attaques attribuées aux talibans ou à d'autres groupes d'insurgés islamistes depuis l'assaut donné par les forces gouvernementales à une mosquée occupée par des extrémistes en 2007 à Islamabad.
AFP/VNA/CVN