Le chef de la Ligue arabe fait part de ses "scrupules" après les pertes civiles imputées par Tripoli à l'OTAN

Le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, a fait part de ses "scrupules" après les pertes civiles imputées par Tripoli à l'OTAN, dans une interview au quotidien britannique The Guardian du 22 juin.

"Quand je vois des enfants se faire tuer, mon devoir est d'avoir des scrupules. C'est pourquoi j'ai mis en garde contre le risque de pertes civiles", a déclaré M. Moussa, peu après que l'OTAN eut été accusée par le régime libyen d'être à l'origine de la mort en 48 heures de 24 civils, dont des enfants.

"Le temps est venu de faire tout ce qu'on peut afin d'obtenir une solution politique. Cela doit commencer par un cessez-le-feu réel et sous supervision de la communauté internationale. Jusqu'à la mise en place de ce cessez-le-feu, (le colonel Mouammar) Kadhafi resterait au pouvoir. Il y aurait ensuite une période de transition afin d'obtenir un accord sur l'avenir de la Libye", a ajouté M. Moussa, qui doit quitter prochainement la direction de la Ligue arabe pour se présenter à l'élection présidentielle en Égypte.

Le secrétaire sortant de la Ligue arabe a rappelé que son organisation avait accepté de soutenir les frappes aériennes en Libye afin de protéger les populations civiles qui étaient victimes d'attaques des forces libyennes.

Le Sénat américain autorise des opérations "limitées"

Une nouvelle résolution autorisant des opérations militaires américaines "limitées" en Libye a été déposée le 21 juin au Sénat, alors que nombre d'élus se disent prêts à interdire que des fonds soient alloués à une guerre engagée sans l'aval du Congrès.

Le texte déposé par le sénateur démocrate John Kerry et son collègue républicain John McCain autorise une utilisation "limitée" de la force et interdit l'envoi de troupes au sol en Libye.

"Ce n'est pas un chèque en blanc au président", a assuré M. Kerry devant ses collègues du Sénat le 21 juin au matin.

Le texte déposé le 21 juin précise en outre que l'autorisation d'utilisation "limitée" de la force expirera un an après l'entrée en vigueur de la résolution.

La Chambre des représentants doit examiner cette semaine plusieurs mesures pour interdire l'utilisation de fonds pour la guerre en Libye. Les élus reprochent au président d'avoir ignoré une loi de 1973 dite loi sur les "pouvoirs de guerre" qui limite les pouvoirs présidentiels en cas d'intervention à l'étranger.

L'administration a expliqué, dans un argumentaire de 32 pages remis aux élus le 15 juin, que la mission américaine n'a qu'un rôle de soutien aux côtés de l'OTAN et qu'il ne s'agit pas d' "hostilités" telles que définies par la loi de 1973.

M. Kerry a soutenu cette position le 21 juin en affirmant que "ce n'est pas parce qu'il y a des hostilités et que nous soutenons des gens engagés dans des hostilités, que nous sommes nous-mêmes engagés dans des hostilités".

La Chine reconnaît pour sa part le Conseil national de transition libyen comme "interlocuteur important", a déclaré le 22 juin le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, quelques semaines après que Pékin a eu ses premiers contacts avec les opposants libyens.

AFP/VNA/CVN

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