L'Europe sous pression pour régler le cas grec

Les dirigeants européens se retrouvent à partir du 23 juin soir en sommet à Bruxelles sur fond de pression croissante, notamment des États-Unis pour qu'ils règlent la crise grecque afin d'éviter l'embrasement de la zone euro et de l'économie mondiale.

La banque centrale américaine a insisté le 22 juin au soir sur "l'importance incroyable de résoudre la situation grecque" , qui est "très difficile". "S'il y a une incapacité à résoudre cette situation, cela constituerait une menace pour les systèmes financiers européens, le système financier mondial et pour l'unité politique de l'Europe" , a estimé son président, Ben Bernanke.

Les difficultés et atermoiements depuis un an et demi de la zone euro à surmonter la crise de la dette partie de Grèce, ont relancé le débat sur l'avenir de l'Union monétaire, créée en 1999, mais qui souffre de défauts de conception comme l'absence de politique budgétaire commune.

Beaucoup craignent que, tout comme les Américains avaient précipité la finance mondiale dans la crise en laissant la banque Lehman Brothers faire faillite mi-septembre 2008, les Européens provoquent des turbulences dépassant largement la zone euro s'ils ne peuvent pas empêcher la faillite de la Grèce.

Une conférence téléphonique des ministres des Finances du G7 a eu lieu lundi, en marge d'une réunion de la zone euro à Luxembourg. Sauf surprise, ceux qui réclament une solution dès le sommet de Bruxelles risquent néanmoins d'en être pour leurs frais. Les Européens ont a priori repoussé les grandes décisions sur la Grèce au 3 juillet car avant tout nouveau versement d'argent, ils veulent qu'Athènes concrétise par un vote parlementaire ses promesses de nouvelles mesures d'austérité et de privatisations.

Le FMI, qui participe aussi au plan de sauvetage grec, exige la même chose, ainsi que des garanties sur le financement futur de la Grèce.

En clair, l'assurance de nouvelles aides en plus des 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans qu'Athènes s'était vus promettre l'an dernier, et qui ne suffisent plus : les trous à boucher sont chiffrés à une centaine de milliards d'euros d'ici fin 2014.

Selon un diplomate européen de haut rang, les dirigeants de l'UE devraient malgré tout "essayer de donner l'engagement que le FMI souhaite" .

Au-delà du cas grec, le sommet devrait entériner plusieurs mesures censées permettre à la zone euro de mieux se défendre à l'avenir contre des crises de la dette, notamment le renforcement de son filet de secours financier.

AFP/VNA/CVN

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