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Le seuil de pauvreté dans ce pays de 47 millions d'habitants s'établit à 376.000 pesos (241 euros) pour un adulte. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce chiffre semestriel, publié par l'Institut de statistiques (Indec), marque un recul net par rapport aux 38,1% du semestre précédent, et spectaculaire sur un an, lorsqu'il avait bondi à 52,9% sous l'impact d'une dévaluation, de l'inflation et des premiers mois d'austérité de l'ultralibéral Javier Milei.
Le seuil de pauvreté dans ce pays de 47 millions d'habitants s'établit à 376.000 pesos (241 euros) pour un adulte, pour un panier de biens et services de base.
La proportion d'Argentins en extrême pauvreté a elle aussi reculé, à 6,9% contre 8,2% six mois plus tôt, selon l'Indec.
Le ministère du Capital humain a aussitôt salué sur X le taux de pauvreté "le plus bas depuis 2018", avec deux facteurs selon lui : "le frein à l'inflation" du gouvernement, et "l'accent sur les aides directes aux plus vulnérables" telle l'AUH, une allocation familiale qui a quadruplé en 20 mois, à 93.786 pesos (60 euros) par enfant.
Le taux de pauvreté de l'Indec se veut une approximation, sans chiffre absolu. Il s'agit d'une extrapolation sur la base d'un échantillon de 31 centres urbains.
Il est régulièrement remis en question par divers organismes, comme le respecté Observatoire social de l'Université catholique (OSDA-UCA), qui considère que "si la chute de la pauvreté est réelle, son ampleur est surévaluée".
L'OSDA-UCA pointe deux raisons méthodologiques: d'abord "un recensement amélioré des revenus" depuis fin 2023 par l'Indec. Et surtout la persistance de "paniers de biens et services bâtis sur des modes de consommation de 2004-2005", et non actualisés.
En actualisant les critères, le taux de pauvreté pour mars 2025 atteignait 43,3%, soit 8,6 points au-dessus du chiffre officiel, selon le think-tank économique CEPA.
"Ce n'est pas que l'Indec mente, résume pour l'AFP le sociologue Daniel Schteingart, du think-tank Fundar. C'est que la méthodologie en elle-même comporte des faiblesses potentielles".
Dans son discours budgétaire mi-septembre Javier Milei a reconnu, en une rare autocritique, que "beaucoup ne perçoivent pas dans leur réalité matérielle" les "succès" du gouvernement.
AFP/VNA/CVN