Ce deuxième sommet ASPA (Amérique du Sud/Pays arabes) a eu lieu à Doha 2 jours avant un autre sommet, très attendu, celui du G20, qui regroupe aujourd'hui à Londres les grands pays industrialisés et les principaux États émergents.
Trois des pays représentés à Doha (l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, l'Argentine et le Brésil) font partie du G20.
À propos de la lutte contre les effets de la crise sur les pays pauvres, la Déclaration finale souligne qu'"en plus des efforts internationaux, des instruments de coopération financière devraient être mis en place".
"Les mécanismes de coopération entre les pays du Sud doivent être renforcés pour prévenir la crise et la pauvreté", affirme encore le texte.
Les participants insistent également sur "la nécessité d'établir un système financier international qui empêche la spéculation financière et prenne en compte des régulations adéquates" des marchés, thème qui figurera en bonne place à l'ordre du jour du sommet du G20.
Le sommet a encore souligné "l'importance d'organiser dès que possible une conférence internationale dans le cadre de l'ONU pour mener à bien le débat sur la crise financière internationale et ses solutions".
Parmi les participants se trouvait M. Béchir, contre lequel la Cour pénale internationale (CPI) a délivré le 4 mars un mandat d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, une région de l'Ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003.
Mais si M. Béchir avait reçu lundi à Doha le soutien appuyé de ses homologues arabes lors de leur sommet annuel, il n'en a pas été de même lors de ce sommet arabo-latino-américain.
La Déclaration finale ne dit pas un mot du président soudanais, appelant simplement à "une solution urgente à la crise du Darfour". Elle souligne même "l'importance de défendre le respect des droits de l'Homme" dans cette région.
"La souveraineté est très importante, mais le respect de la personne humaine aussi", a déclaré lors d'une conférence de presse la présidente socialiste du Chili, Michelle Bachelet. "Sur la base de notre propre expérience, il y a des moments où la souveraineté ne suffit pas. Il y a des valeurs universelles comme les droits de l'Homme", a-t-elle dit.
La guerre civile au Darfour a fait 300.000 morts depuis 2003 selon l'ONU, mais 10.000 selon Khartoum, ainsi que 2,7 millions de déplacés.
Depuis le premier sommet ASPA, en 2005 à Brasilia, les échanges entre les 2 blocs ont quasiment triplé. En 2007, ils atteignaient ainsi près de 18 milliards de dollars, dont 10,6 milliards d'exportations sud-américaines vers les pays arabes, selon la Chambre de Commerce arabo-brésilienne.
Le 3e sommet ASPA aura lieu dans 3 ans à Lima.
AFP/VNA/CVN