Après les funérailles du pape François, sa succession en question

Des fidèles ont commencé à se recueillir dimanche matin 27 avril sur la tombe du pape François, inhumé samedi 26 avril dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome au terme de funérailles grandioses, ouvrant la voie aux tractations sur la succession du jésuite argentin.

>> Le rôle du pape François dans le renforcement des relations Vietnam - Vatican

>> Ultimes préparatifs pour les funérailles du pape

>> Message de condoléances au décès du pape François

Le cercueil du pape François porté à la fin des funérailles, le 26 avril 2025, à la basilique Saint-Pierre de Rome.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je ressentais le besoin d'être présent ce matin à cinq heures pour faire la queue, c'était un devoir", a témoigné auprès de l'AFPTV. Nicola Conticello, un touriste sicilien de 60 ans. Ce fut "un grand pape" qui nous a laissé vraiment un "important message", celui "d'aider les nécessiteux, les pauvres", a-t-il ajouté.

François, décédé le lundi 21 avril de Pâques à 88 ans, a été enterré - comme sept papes avant lui - lors d'une cérémonie privée samedi dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église dédiée à la Vierge et l'une des quatre basiliques pontificales de Rome, où il se rendait pour prier avant et après chaque voyage à l'étranger.

À partir de 05h00 GMT, le public a pu accéder à sa tombe, dans la nef gauche de la basilique. Au-dessus de la pierre tombale de marbre, qui porte pour seule inscription "Franciscus" - François en latin - , est accrochée la croix du "bon pasteur", une copie de celle que portait le pape François, éclairée par une sobre lumière.

Des personnes font la queue pour rendre hommage au pape François le 24 avril 2025 dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican AFP Andreas SOLARO

"Nous sommes venus avec notre fils aîné pour la canonisation de Carlo Acutis, mais nous nous sommes retrouvés aux funérailles du pape. C'était très émouvant, un moment rare. Nous voulions passer par une Porte Sainte alors nous sommes venus à celle-ci", pour "dire un dernier adieu à François", a témoigné Raphaël De Mas Latrie, un Français de 45 ans venu se recueillir en famille sur la tombe du pape.

Beaucoup des fidèles présents samedi à ses funérailles avaient déjà prévu d'être à Rome pour la canonisation de Carlo Acutis, un adolescent décédé d'une leucémie foudroyante en 2006, reconnu pour son souci des autres et sa grande piété. La cérémonie a été reportée après le décès de François.

Depuis les obsèques en grande pompe de Jorge Bergoglio, premier pape sud-américain de l'histoire, auxquelles plus de 400.000 personnes ont pris part, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Une messe en l'honneur du souverain pontife, présidée par l'ex-numéro deux du Vatican, le cardinal Parolin, sera célébrée à 08h30 GMT place Saint-Pierre, avant que les cardinaux ne se recueillent sur sa tombe dans l'après-midi.

Les 135 cardinaux électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - pourraient se réunir en conclave dès le lendemain afin de choisir, à huis clos dans la chapelle Sixtine, le futur chef de l'Église catholique.

En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera "probablement" le 5 ou le 6 mai.

Portrait du pape François lors de la messe interreligieuse à la cathédrale de Buenos Aires, en Argentine, le 22 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

La date du conclave pourrait être annoncée lundi au terme d'une cinquième "congrégation générale" - une nouvelle réunion préparatoire des cardinaux, électeurs et non-électeurs

Ferveur populaire 

"Attendons le résultat du conclave à venir, faisons confiance aux cardinaux qui sont inspirés par le Saint-Esprit", a estimé Ezequiel Castro, un Argentin de 16 ans venu assister aux funérailles samedi 26 avril.

Une marée humaine a déferlé pour les obsèques du "pape proche des gens, avec un coeur ouvert à tous", selon les mots du cardinal italien Giovanni Battista Re dans son homélie, que ce soit place Saint-Pierre ou dans les rues de Rome lors du passage du cortège funèbre vers la basilique Sainte Marie Majeure.

La cérémonie en mondovision, en présence d'un aréopage de chefs d'État, a été marquée par plusieurs salves d'applaudissements, à l'arrivée et au départ du cercueil, ainsi qu'aux passages de l'homélie rappelant l'oeuvre du pape argentin : il défendait une Église qui soit "une maison pour tous" et a multiplié "ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées", selon le cardinal Re.

Le cercueil a ensuite quitté le Vatican à bord d'une papamobile blanche découverte pour être conduit dans le centre de la Ville éternelle, jusqu'à Sainte Marie Majeure.

Rupture ou continuité 

"C'était hyper important pour moi de venir car c'est un pape qui a marqué notre génération (...). Toutes les avancées qu'il a faites sur l'écologie, sur l'avenir des jeunes, l'homosexualité, il nous a redonné espoir en l'avenir, ça faisait du bien d'avoir une nouvelle voix plus moderne dans l'Église", a confié samedi 26 avril à l'AFP, Marine De Parcevaux, étudiante lyonnaise de 21 ans.

Si François a laissé l'image d'un pape réformiste au franc-parler notoire, rien ne dit que son successeur s'inscrira dans la même ligne, préviennent des experts.

Quand bien même le jésuite argentin a nommé la majorité des cardinaux appelés à élire son successeur.

François, ancien archevêque de Buenos Aires qui défendait ardemment les laissés-pour-compte, était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l'aise en public. Une personnalité qui contrastait à son tour avec le charismatique, athlétique et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.

"J'espère que nous aurons un autre pape aussi compétent que François pour parler au coeur des gens, pour être proche de chaque personne, peu importe qui elles sont", espère Maria Simoni, une Romaine de 53 ans.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top