L'accord, appelé à remplacer le protocole de Kyoto, qui expire en 2012, devra instituer "des instruments adaptés afin que toutes les nations du monde, en particulier les pays en développement, disposent des incitations suffisantes pour remplir leurs engagements", a déclaré M. Calderon en ouvrant au Mexique la troisième session de négociations du Forum des économies majeures (MEF), chargé de préparer le nouveau traité.
"Et je parle d'incitations et de stimulations économiques", a-t-il souligné devant les ministres de l'Environnement des pays.
La réunion du MEF à Jiutepec, dans le Centre du Mexique, est un préalable au sommet de Copenhague, où doit être entériné en décembre un nouveau traité international, sous l'égide des Nations unies.
M. Calderon a également exhorté les négociateurs à ne pas laisser la récession mondiale influer sur les décisions d'investissements immédiats contre le changement climatique.
"Il nous faut rompre avec certaines anciennes manières de penser, et aussi avec nombre d'intérêts qui nous ont empêchés de parvenir à un accord", a-t-il déclaré, soulignant que le Mexique a été le premier pays en développement à entreprendre unilatéralement une réduction de ses émissions de dioxyde de carbone, en l'occurrence de 50 millions de tonnes/an.
Le MEF rassemble les pays du G8, les grands émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique) ainsi que la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Australie. Ces pays représentent 80% des émissions mondiales des gaz à effet de serre (GES).
Le précédent rendez-vous a réuni la semaine dernière en Allemagne les délégués des 192 États parties à la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (CNUCC), mais sans marquer d'avancée décisive sur le partage des réductions d'émissions de GES.
L'objectif est d'inventer un nouveau régime multilatéral de lutte contre le réchauffement, intégrant les États signataires du Protocole de Kyoto mais aussi, maintenant, les États-Unis, et qui confère de nouvelles obligations de réduction d'émissions aux grandes économies émergentes, jusqu'ici dispensées de contrainte. Les pays en développement demandent aux plus industrialisés de réduire d'au moins 40% leurs émissions de GES à l'horizon 2050.
Le MEF a été lancé par le président américain Barack Obama avec la volonté de se démarquer des 8 années d'immobilisme sous la précédente administration.
Mais les Européens, qui se sont engagés sur une réduction d'au moins de 20% de leurs émissions de GES (30% en cas d'accord international) à l'horizon 2020 par rapport à 1990, jugent que les propositions américaines (environ -4% à -6%) restent insuffisantes à ce stade, tout comme les japonaises (environ -8%).
Au cours du rendez-vous de 2 jours à Jiutepec, le Mexique devrait notamment revenir sur sa proposition de créer un "Fonds vert mondial", destiné à mettre fin aux querelles sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce fonds serait alimenté par tous les pays du monde, à l'exception des très pauvres, en proportion de leurs émissions de gaz à effet de serre et de leur PIB.
AFP/VNA/CVN