Les dirigeants des 47 pays et les représentants des 3 organisations internationales qui ont participé au sommet ont réaffirmé leur engagement pour la lutte contre le terrorisme nucléaire, s'en- gageant à collaborer afin de renforcer l'efficacité de la convention internationale portant sur ce problème.
L'objectif du sommet était clair : empêcher les terroristes d'avoir accès au plutonium et à l'uranium hautement enrichi, 2 ingrédients essentiels pour la fabrication d'armes nucléaires.
Le sommet de 2 jours a envoyé un message clair à la communauté internationale : sans efforts internationaux concertés, l'objectif de sécuriser les matériaux nucléaires en 4 ans sera difficile à atteindre.
Beaucoup de pays sont maintenant conscients de l'importance de sécuriser les matériaux nucléaires.
Le monde compte plus de 2.000 tonnes de plutonium et d'uranium hautement enrichi dans différents pays, matériaux qui peuvent être vendus ou volés puis développées en armes nucléaires.
De plus, des groupes terroristes et d'autres "acteurs non étatiques" tels qu'Al-Qaïda tentent par mille et un moyens d'obtenir des matériaux nucléaires pour fabriquer des armes nucléaires.
Selon le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, les incidents impliquant des matériaux nucléaires sont fréquents. "Trop de matériaux nucléaires et radioactifs ne sont pas convenablement sécurisés", a indiqué le 13 avril M. Amano lors d'un dîner de travail.
"L'AIEA est informée en moyenne tous les 2 jours d'un nouvel incident lié au trafic illicite de matériaux nucléaires ou radioactifs", a-t-il fait savoir, ajoutant que "les terroristes sont devenus audacieux et ne craignent pas d'utiliser des armes de destruction massive".
Entre 2002 et 2009, l'AIEA a reçu quelque 1.400 notifications d'incidents liés à des matériaux nucléaires. "Les terroristes finissent toujours par identifier et exploiter les failles de tout système de sécurité. Le défi est mondial et les réponses doivent donc être internationales", a averti le responsable de l'AIEA.
La nature "non contraignante" du communiqué et du plan de travail adopté lors du sommet ne permet pas de dissiper les craintes en ce qui concerne la sécurité nucléaire car les pays participants peuvent facilement ignorer ces 2 documents s'ils le souhaitent.
Par conséquent, le président chinois Hu Jintao a appelé tous les pays à prendre des mesures internationales concertées afin de garantir la sécurité nucléaire, et a souligné la nécessité de s'attaquer à ce problème de façon adéquate.
Afin de résoudre ce problème, il est nécessaire d'établir un mécanisme spécifique prévoyant des obligations pour tous les pays.
L'Ukraine, le Canada et la Malaisie ont exprimé leur volonté de participer au renforcement des contrôles et de réduire leurs stocks de matériaux nucléaires.
De plus, les États-Unis et la Russie ont convenu de se débarrasser chacun d'au moins 34 tonnes de plutonium, soit 68 tonnes au total, une quantité permettant de fabriquer environ 17.000 armes nucléaires.
Bien qu'il y ait encore un long chemin à parcourir, la première étape est une sensibilisation mondiale sur la menace nucléaire.
XINHUA/VNA/CVN