Attentat sanglant sur un marché de Noël en Allemagne, un suspect arrêté

Une voiture a foncé sur la foule d'un marché de Noël vendredi soir 20 décembre dans la ville allemande de Magdebourg, faisant deux morts et plus de 60 blessés, dans un attentat présumé dont le suspect d'origine saoudienne a été arrêté.

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Des policiers et des ambulances près d'un marché de Noël, où une voiture a foncé dans la foule, tuant et blessant des personnes, le 20 décembre 2024 à Magdebourg, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'attaque survient huit ans après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l'Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d'alerte contre le risque d'attentats.

Pour les autorités, la date n'est pas une coïncidence et a été choisie à dessein. Mais personne n'en a tiré immédiatement la conclusion qu'il s'agit, comme à Berlin en 2016, d'un attentat islamiste. "Il ne s'agit en rien d'une coïncidence mais d'une synchronisation temporelle" voulue pour des raisons "politiques", selon le chef du gouvernement de la région de Magdebourg, la Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff.

Car le profil de l'auteur présumé, présenté dans les médias allemands comme Taleb A., arrêté à bord de la voiture-bélier, intrigue.

Installé en Allemagne depuis 2006, médecin de 50 ans, originaire d'Arabie saoudite, exerçant dans la commune de Bernburg, proche de Magdebourg et disposant du statut de réfugié, il n'était pas du tout connu pour des sympathies avec la mouvance jihadiste.

Au contraire même, ses prises de positions fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d'un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l'islam et dénonçant au contraire les "dangers" d'une islamisation de l'Allemagne.

Certains médias lui prêtent même des accointances avec l'extrême droite allemande. Il était en tout cas connu dans la communauté des émigrés saoudiens en Allemagne et aidait des demandeurs d'asile, des femmes notamment.

Des policiers et des ambulances près d'un marché de Noël, où une voiture a foncé dans la foule, tuant et blessant des personnes, le 20 décembre à Magdebourg, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les motivations restent mystérieuses, un arrière-plan islamiste semble exclu", juge l'hebdomadaire Der Spiegel.

La voiture a foncé dans la foule "sur au moins 400 m à travers le marché de Noël", a indiqué un porte-parole de la police de Magdebourg.

Les deux morts sont un enfant et un adulte. Selon un bilan provisoire de la municipalité, 68 personnes ont été blessées dont 15 personnes grièvement.

L'assaillant était au volant d'un SUV noir qui a enfoncé des barrières de sécurité, effectuant ensuite des zigzag dans l'enceinte du marché, selon les témoignages de visiteurs sur le site d'information local Volksstimme.

Nadine, 32 ans, était avec son ami Marco sur le marché lors de l'attentat. "Il a été percuté et a été emporté, c'était horrible, il n'a même pas crié", a-t-elle raconté au quotidien Bild.

Selon des journaliste de l'AFP à Magdebourg, de nombreux ambulances et camions de pompiers sont sur le site dans un va et vient incessant de véhicules d'urgence transportant des blessés.

Récupération politique

Des tentes pour soigner les blessés après un attentat sur un marché de Noël à Maddebourg, en Allemagne, le 20 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le chancelier Olaf Scholz a prévu de se rendre samedi 21 décembre sur place.

En attendant, l'extrême droite allemande ne s'en est pas moins saisie de cette affaire à l'approche des élections législatives allemandes anticipées du 23 février, où la question de l'immigration jouera un rôle important, suite à plusieurs attentats commis ces derniers mois par des étrangers.

"Quand cette folie prendra-t-elle fin ?", a écrit sur le réseau X la co-présidente de l'AfD , Alice Weidel, dont le parti est crédité de la deuxième place dans les sondages, à près de 20%.

La formation se place derrière les conservateurs, qui réclament eux aussi un tour de vis sur l'accueil des réfugiés, mais devant les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz.

Pour Fael Kelion, il n'y a guère de doute. "Je pense que vu que (le suspect) est un étranger, la population sera mécontente, moins accueillante", lance-t-il.

Des policiers et des ambulances près d'un marché de Noël, où une voiture a foncé dans la foule, tuant et blessant des personnes, le 20 décembre à Magdebourg, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plusieurs capitales ont fait part de leur "choc", à l'image de Rome, Madrid et Washington, les États-Unis se disant prêts à "fournir de l'aide".

Le président français Emmanuel Macron et son nouveau Premier ministre François Bayrou ont eux exprimé la "solidarité" de la France.

"La cible de l'attaque ne doit rien au hasard : l'islam radical mène une guerre à nos traditions chrétiennes, à nos identités, à notre civilisation", a réagi en France le président du Rassemblement national Jordan Bardella.

L'Arabie saoudite, pays d'origine du suspect, a "condamné" l'attaque et exprimé sa "solidarité avec le peuple allemand et les familles des victimes" tout en affirmant son "rejet de la violence".

Les marchés de Noël sont une "cible idéologiquement appropriée pour les personnes motivées par l'islamisme", avaient mis en garde les services de renseignement allemands avant la période des fêtes.

AFP/VNA/CVN

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