Allemagne : clap de fin sur une campagne à nulle autre pareille

La campagne pour le scrutin législatif de dimanche 23 février en Allemagne a été mouvementée comme rarement dans l'histoire d'après-guerre. Elle a commencé de manière inédite avec l'implosion du gouvernement, qui a pris au dépourvu une nation éprise de stabilité.

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Le chancelier Olaf Scholz prend la parole lors d'une session de Bundestag allemand à Berlin, le 6 juin 2024. 
Photo: AFP/VNA/CVN

La campagne s'est poursuivie au rythme d'événements qui ont médusé le pays : une série d'attentats meurtriers, la rupture d'un pacte politique isolant l'extrême droite, un retournement d'alliance de la part du traditionnel partenaire américain.

Vague d'attentats

Le 16 décembre, un vote de défiance des députés allemands scelle le sort de la coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz, incapable de surmonter les dissensions internes.

Cinq jours plus tard, un homme au volant d'un puissant SUV commet une attaque meurtrière en fonçant sur la foule déambulant dans un marché de Noël de Magdebourg, à l'Est du pays. Six personnes sont tuées et des centaines d'autres blessées.

La police arrête sur place un Saoudien avec le statut de réfugié, souffrant de problèmes psychiatriques, sous l'influence d'idées d'extrême droite et hostiles à l'islam, selon les enquêteurs.

Début janvier, c'est au sud du pays, à Aschaffenbourg, qu'un assaillant armé d'un couteau de cuisine attaque un groupe d'élèves de maternelle, tuant un garçon de deux ans et un homme qui tentait de protéger les enfants.

L'arrestation d'un suspect afghan de 28 ans, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, dans le sillage de Magdebourg, enflamme le débat sur l'immigration, sujet déjà au coeur de la campagne.

Dix jours avant les élections, c'est un nouvel attentat à la voiture bélier, dans le centre de Munich, qui secoue le pays. Une fillette de deux ans et sa mère ont été tuées par l'assaillant présumé, un Afghan de 24 ans arrivé dans le pays à l'adolescence, qui dit avoir agi par "motivation religieuse".

Brèche dans le "pare-feu" anti-AfD

Dans ce climat pesant, un tabou tombe en Allemagne lorsque les conservateurs allemands et l'extrême droite allient pour la première fois leurs voix pour faire adopter, fin janvier à la chambre des députés, un texte visant à durcir la politique migratoire du pays.

La motion non contraignante exigeant de refouler aux frontières tous les étrangers sans papier, y compris les demandeurs d'asile a reçu le soutien de l'AfD, marquant une césure dans la vie politique du pays.

Depuis la Deuxième guerre mondiale, les partis modérés traditionnels ont toujours exclu une coopération avec l'extrême droite au niveau fédéral, maintenant ce qu'ils qualifient de "cordon sanitaire" ou "pare-feu".

L'ex-chancelière démocrate-chrétienne allemande Angela Merkel sort de sa réserve, dénonçant "une erreur" de son successeur, Friedrich Merz, largement favori pour remporter les élections dimanche 23 février.

Dans les jours qui suivent, des centaines de milliers de personnes manifestent dans tout le pays contre l'initiative de Merz qui se défend de tout projet d'alliance avec l'AfD. Il assure vouloir au contraire enrayer la montée du parti en étant dur sur l'immigration.

AFP/VNA/CVN

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