"Je ne suis pas sûr que nous trouverons une solution la semaine prochaine", a reconnu le 14 juin le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden, à l'issue de plus de six heures de réunion avec ses homologues européens à Bruxelles qui n'ont pas permis de dégager un accord.
Les ministres des Finances de la zone euro doivent de nouveau se retrouver dimanche à Luxembourg, un jour plus tôt qu'initialement prévu, et poursuivront leurs discussions le lendemain, a indiqué le Luxembourgeois.
Son collègue slovaque, Ivan Miklos, s'est lui aussi montré sceptique sur les chances de conclure la semaine prochaine un nouveau programme de soutien.
Le temps presse. L'enjeu des discussions est de trouver d'ici la fin du mois un moyen d'éviter la faillite à la Grèce, toujours incapable d'emprunter elle-même sur les marchés pour financer son déficit, sans que les modalités de cette aide n'équivalent à un défaut de paiement pour Athènes.
L'Allemagne exige qu'une nouvelle aide s'accompagne d'une "participation du secteur privé", à savoir les banques, assureurs et autres fonds détenteurs de dette grecque, a rappelé son ministre, Wolfgang Schäuble.
Il a réussi à imposer l'idée à ses partenaires européens, mais la manière d'y parvenir continue de les diviser. Le problème, a résumé Luc Frieden, c'est que "dans toute implication du secteur privé, nous devons faire très attention à ne pas créer un +événement de crédit+", à savoir une situation où la Grèce serait con-sidérée par les marchés comme dans l'incapacité de rembourser sa dette. Cela risquerait de déclencher des réactions en chaîne potentiellement catastrophiques pour le pays lui-même comme pour le reste de la zone euro.
Après les 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans promis l'an dernier à Athènes par les Européens et le Fonds monétaire international, qui s'avèrent insuffisants, le nouveau paquet d'aide en discussion pourrait représenter 105 milliards d'euros : "80 milliards d'inter- vention nouvelle" du FMI et des Européens, et "autour de 25 milliards" d'engagement des créanciers privés, selon le ministre belge des Finances, Didier Reynders.
En tout état de cause, l'effort des banques doit représenter plus de 30% du nouveau paquet d'aides, a estimé le ministère néerlandais des Finances.
L'idée serait de donner à Athènes plus de temps pour rembourser, soit en échangeant ses obligations par d'autres plus longues, soit en obtenant des créanciers privés la garantie que lorsque leurs prêts arriveront à terme, ils en octroieront d'autres de même montant.
Les discussions achoppent aussi sur le caractère volontaire ou imposé de cette participation privée.
La ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, a dit avoir "du mal à imaginer que cela puisse se faire sur une base volontaire".
La Banque centrale européenne martèle que pour affoler le moins possible les marchés toute restructuration doit être "purement volontaire", une ligne sur laquelle se retrouvent la Commission euro-péenne, la France ou la Belgique. Mais même une participation volontaire n'évitera pas forcément une sanction.
AFP/VNA/CVN