"Nous avons condamné sans équivoque le paiement de rançons et la prise d'otages et nous avons rappelé l'obligation de chaque État d'appliquer intégralement les résolutions de l'ONU à ce sujet", a affirmé le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel à l'issue d'une conférence réunissant Algérie, Burkina Faso, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie et Niger.
Les ministres des Affaires étrangères, ou leurs représentants, des 7 pays ont réitéré leur "ferme condamnation du terrorisme" et leur "détermination (...) à éradiquer ce phénomène" pour "redonner à la région sahélo-saharienne sa vocation d'échanges, de paix, de stabilité et de coopération féconde", ajoute le communiqué.
Ils ont rappelé pendant cette rencontre que la prévention et la lutte contre le terrorisme et ses connexions avec le crime organisé doivent procéder "d'une approche intégrée, coordonnée et solidaire" entre les États, indique le communiqué final. Le texte insiste sur la "responsabilité de chaque État de mener une lutte efficace contre le terrorisme et la nécessité d'un renforcement d'une coopération bilatérale et régionale structurée, exclusive et de bonne foi".
Cette coopération constitue "le cadre incontournable pour une lutte coordonnée, efficace, totale et sans concessions contre le terrorisme et ses connexions" que sont "le banditisme transfrontalier, le trafic d'armes, de drogues et d'être humains", ont-ils affirmé.
La réunion d'Alger a également souligné "l'importance" de l'organisation "dans les meilleurs délais à Bamako de la Conférence des chefs d'État sur la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne", qui a été reportée à plusieurs reprises ces derniers mois.
Elle a enfin rappelé "l'interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement socio-économique", l'importance de réaliser des programmes de développement durable pour l'amélioration des conditions de vie des populations" et la nécessité de soutenir "de grands projets structurants à vocation régionale".
La région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités de trafiquants et contrebandiers en tous genres mais aussi de groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces groupes maintiennent une certaine pression sur les forces de sécurité algériennes régulièrement visées par des attentats dans certaines zones du pays, qui ont cependant sensiblement diminué d'intensité ces derniers mois. Ils ont également revendiqué l'enlèvement de plusieurs ressortissants étrangers dans plusieurs pays voisins de l'Algérie, dont 3 en Mauritanie, qui ont ensuite été transférés au Mali.
La France et les États-Unis ont salué la tenue de cette conférence, Washington "espérant" qu'elle pourra "consolider une action collective contre les groupes qui utilisent le territoire de ces pays" pour "lancer des attaques contre des civils innocents", a indiqué le département d'État dans un communiqué.
AFP/VNA/CVN