La session parlementaire thaïlandaise ajournée faute de quorum

Le parlement thaïlandais a ajourné le 16 mars sa session faute d'avoir pu réunir le nombre minimum de députés et de sénateurs, dont plusieurs ont renoncé à se déplacer pour des questions de sécurité, a annoncé son président.

Des dizaines de milliers de "chemises rouges" favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra occupent le centre de Bangkok depuis ce week-end, demandant la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva et des élections anticipées.

Plus de la moitié des 625 sénateurs et députés du pays doivent être présents pour ouvrir une session, mais seulement 100 sont venus hier, a indiqué le président du parlement, Chai Chidchob. "J'ai demandé au parlement un ajournement", a-t-il expliqué.

Witthaya Keawparadai, député et porte-parole des partis de la coalition, a pour sa part indiqué que les partis de la majorité avaient accepté cet ajournement à cause des problèmes de sécurité dans la capitale.

Les "chemises rouges" ont répandu hier à Bangkok des centaines de litres de leur propre sang, dans l'espoir de symboliser le "sacrifice" d'un peuple qu'ils disent négligé par les élites du pays.

Les "chemises rouges" protestent avec leur sang

Plusieurs milliers de manifestants favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra ont fait la queue dès les premières chaleurs du matin pour donner leur sang avant de verser, selon les organisateurs, 300 litres d'hémoglobine, notamment devant le siège du gouvernement d'Abhisit Vejjajiva.

"Ce sang est une offrande sacrificielle, pour montrer notre amour de la Nation, pour montrer notre sincérité", a proclamé Veera Musikapong, un des leaders du mouvement.

Les manifestants brandissaient fièrement les bouteilles pleines de sang emportées par des camions sous la surveillance de la police anti-émeutes.

Venus majoritairement des zones rurales du nord et du nord-est du pays, ils promettent de rester à Bangkok jusqu'à la convocation d'élections anticipées. Le Vice-Premier ministre, Suthep Thaugsuban, a estimé hier que le mouvement pourrait encore durer 6 ou 7 jours.

Mais Abhisit, 45 ans, refuse de démissionner. "Aucune décision ne peut être prise entre le gouvernement et les manifestants car elle concerne le pays tout entier", a-t-il déclaré.

Les manifestations sont les plus importantes depuis celles d'avril 2009, qui avaient fait 2 morts et de nombreux blessés.

Seuls 2 soldats ont été blessés le 15 mars dans l'explosion de grenades sans qu'un lien direct ne soit établi avec les manifestants. Le gouvernement a mobilisé quelque 50.000 membres des forces de l'ordre dans et autour de la capitale, et s'est retranché avec l'état-major militaire au sein du 11e régiment d'infanterie.

Le 15 mars soir, le ministre de la Santé Jurin Laksanawisit avait exprimé des réserves de santé publique sur cette spectaculaire opération.

Mais les responsables du mouvement ont affirmé que 60.000 seringues neuves seraient utilisées. "Tous ceux qui font les prélèvements sont des médecins, des infirmières ou des personnes qualifiées venues des hôpitaux privés ou publics", a par ailleurs affirmé Veera.

AFP/VNA/CVN

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