Le président afghan Hamid Karzaï. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Tout en condamnant l'utilisation de civils comme boucliers, le président a dénoncé toute opération qui cause la mort de civils", peut-on lire dans un communiqué de la présidence afghane, ajoutant qu'une "délégation" se rendrait sur les lieux pour enquêter.
L'ISAF, la force de l'OTAN en Afghanistan, qui indiquait jusqu'alors que "jusqu'à dix femmes et enfants avaient été blessés mais non pas tués", selon l'un de ses porte-parole le 7 avril après-midi, a déclaré quelques heures plus tard qu'elle "prenait acte des informations sur la mort de dix enfants", selon un autre de ses communicants. "Nous rassemblons les faits pour comprendre ce qui s'est produit. Nous prenons chaque perte civile très au sérieux", a poursuivi cet autre porte-parole.
Un premier bilan, confirmé par trois responsables de la province du Kunar, l'un des bastions talibans de l'Est du pays où l'incident s'est produit, faisait état de 10 enfants morts, auxquels s'ajoutait la mort d'une femme, selon d'une de ces sources.
Le bombardement s'est produit alors qu'un combat intense opposait des troupes afghanes et américaines à des insurgés talibans dans le district de Shigal, selon plusieurs sources afghanes et l'ISAF.
"Avant le bombardement, un Américain a été tué et quatre membres des forces de sécurité afghanes ont été blessés dans une attaque des insurgés", a commenté Wasifullah Wasifi, le porte-parole du gouvernement provincial du Kunar.
La mort d'un civil américain dans l'Est afghan a été annoncée le 6 avril par les forces armées américaines par communiqué, sans plus de précisions. Le porte-parole de l'ISAF a confirmé qu'il s'agissait bien du même incident.
"On nous tirait dessus depuis plusieurs maisons de la zone. Un Américain a été tué et plusieurs de nos hommes blessés. La force de la coalition a répondu par un bombardement", a expliqué une source sécuritaire afghane présente pendant l'opération. "Nous ne savions pas qu'il y avait des femmes et des enfants dans la maison. Les talibans les ont utilisés comme des boucliers", a poursuivi cet homme sous couvert d'anonymat.
AFP/VNA/CVN