Les grands argentiers se retrouvent à partir de 17h00 (16h00 GMT) pour leur réunion mensuelle, en présence du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.
Les marchés gardent dans leur ligne de mire les pays les plus fragiles de l'Union monétaire, comme le Portugal, considéré par les économistes comme le prochain candidat à une aide internationale, et l'Espagne, même si Madrid a rejeté le 6 décembre l'idée de faire appel à un soutien financier extérieur.
Seule la BCE a réussi à obtenir un retour au calme temporaire en accélérant ses rachats de dette portugaise et irlandaise.
Face aux craintes de contagion, et alors que l'annonce d'un plan d'aide de 85 milliards d'euros pour l'Irlande n'a pas totalement convaincu, les ministres des Finances envisagent des options plus radicales.
Parmi elles, l'idée de créer des "euro-obligations", des emprunts lancés en commun par plusieurs États pour mutualiser les risques et éviter que les pays les plus fragiles ne soient attaqués par les spéculateurs, refait surface.
L'idée en soi n'est pas nouvelle, elle est également soutenue par le Parlement européen. Mais le chef de file des ministres des Finances, Jean-Claude Juncker, et le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, ont relancé l'offensive à l'occasion de la réunion de l'Eurogroupe, qui sera suivie le 7 décembre à Bruxelles d'une réunion des ministres des Finances de l'ensemble de l'UE.
Ils ont appelé à la mise en place rapide de ces euro-obligations, afin d'envoyer un message aux marchés et aux citoyens sur "l'irréversibilité de l'euro", dans une tribune commune au quotidien Financial Times.
Cela aiderait, écrivent-ils, à protéger les pays de la spéculation et attirer de nouveaux capitaux en Europe.
Selon eux, les pays de l'UE pourraient prendre des mesures afin de créer une agence qui émettrait ces obligations dès le mois de décembre. Mais l'Allemagne, qui jouit des taux obligataires les plus faibles en Europe, a toujours rejeté cette hypothèse car elle refuse de payer pour les autres.
Pour le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, l'émission de ces obligations ne serait pas possible "sans changements fondamentaux" dans les traités européens.
Autre option envisagée par les ministres des Finances : un renforcement du Fonds de secours pour les pays de la zone euro en difficulté.
Il est doté actuellement de 440 milliards d'euros de garanties des États, auxquels s'ajoutent 250 milliards d'euros de prêts du FMI et 60 milliards d'euros de l'UE, soit 750 milliards d'euros au total.
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a appelé le 3 décembre les pays européens à augmenter sa capacité si nécessaire. Le ministre des Finances belge Didier Reynders, dont le pays préside l'UE, n'a pas écarté non plus cette hypothèse samedi.
Les Européens réfléchissent aussi à des moyens beaucoup plus importants pour le futur Fonds de secours permanent, destiné à remplacer le dispositif actuel à partir de la mi-2013. "Nous devons augmenter le montant total d'argent dévolu au mécanisme permanent qui commencera à fonctionner en 2013", a déclaré M. Reynders.
AFP/VNA/CVN