En Libye, des affrontements entre policiers et manifestants ont éclaté dans plusieurs villes, en particulier à Benghazi, la seconde plus grande ville du pays, où les manifestants appellent à des réformes politiques et économiques. Les affrontements ont fait des dizaines de morts au cours des trois derniers jours.
Un haut responsable libyen a déclaré le 20 février qu'un "groupe d'extrémistes islamistes" retenait en otage des membres des forces de l'ordre et des citoyens à Al-Baïda, dans l'Est de la Libye. "Un groupe d'extrémistes islamistes, qui se fait appeler +l'émirat islamique de Barka+ (ancien nom de la région Nord-Ouest de la Libye), retient en otage des éléments des services de sécurité et des citoyens", a dit ce haut responsable sous couvert de l'anonymat. Cette prise d'otages a commencé "durant les affrontements des derniers jours", a-t-il dit.
À Bahreïn, l'union générale des syndicats de Bahreïn a annoncé le 20 février avoir levé son mot d'ordre de grève générale, estimant que ses demandes d'un retrait de l'armée de Manama et du droit de manifester ont été satisfaites.
"À la suite des derniers développements et en raison du retrait de l'armée et du respect du droit de manifester pacifiquement, l'union a décidé de lever son mot d'ordre de grève générale et d'appeler à la reprise du travail à partir d'aujourd'hui (lundi)", a indiqué la centrale syndicale dans un communiqué.
Au Yémen, trois manifestants avaient été tués et 76 autres blessés le 18 février dans de violents affrontements entre opposants et partisans du gouvernement yéménite au cours des manifestations sur venues dans les grandes villes de Taiz, Aden et Sanaa. À Sanaa, plus de 2.000 policiers avaient été déployés pour mettre un terme aux heurts sanglants ayant éclaté dans l'Avenue Al-Zubairy, située près du centre-ville, entre des milliers de manifestants et des centaines de partisans du gouvernement.
La police koweïtienne a, quant à elle, eu recours samedi au gaz lacrymogène pour disperser des centaines de manifestants dans la zone Ouest de Sulaibiya, à quelque 40 km de la ville de Koweït, la capitale, où des Bidouns - arabes sans papiers originaires de la région - étaient dans la rue pour demander la citoyenneté et les droits sociaux de base.
En Algérie, la police a arrêté samedi des manifestants anti-gouvernementaux qui tentaient de se rassembler dans le centre d'Alger. Environ 450 manifestants ont tenté d'atteindre la place de la Concorde (ex-Place du 1er mai) à Alger, mais la police est intervenue pour disperser la foule.
En Égypte, le Conseil suprême des forces armées a appelé à la fin des grèves et manifestations dans le pays après avoir autorisé de telles actions de contestation pendant une semaine, et il a renouvelé sa promesse d'assurer une transition pacifique à un régime civil d'ici six mois.
La Russie met en garde contre les pressions extérieures
La Russie est préoccupée par l'aggravation de la situation au Moyen-Orient et a vivement recommandé que tous les problèmes sur place soient résolus de manière pacifique et débarrassée de toute pression extérieure, a indiqué le 18 février dans une déclaration le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous réitérons notre position de principe sur la non-ingérence de l'extérieur dans le processus politique de la région. La pression extérieure, l'application des modèles "réformateurs" loin de la spécificité du pays arabe, ne pourrait qu'alourdir l'atmosphère et à entraver l'entente civile sur place," a indiqué le porte-parole Alexander Loukashevich.
La Russie pense que tous les problèmes politiques, quand bien même ils sont graves, ne seraient ou pourraient être résolus que pacifiquement par le biais d'un vaste et patient dialogue national, a indiqué Loukashevich.
Il a également déclaré que la Russie suivait avec attention les événements à Bahreïn, en Libye, au Yémen et dans le monde arabe dans son ensemble.
"Il s'agit d'une région proche de nous et reliée à la Russie par des relations d'amitié sincère de longue date. Nous aimerions voir les États du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord prospères et développer harmonieusement des systèmes politique et socio-économiques" a indiqué M. Loukashevich.
C'est la raison pour laquelle Moscou est préoccupée par la "vague d'événements dramatiques de ces dernières semaines là-bas," a-t-il ajouté.
Le porte-parole a également averti que "le prolongement de la situation pourrait ouvrir la porte aux éléments destructeurs ayant des objectifs contraires aux aspirations du peuple ".
XINHUA-AFP/VNA/CVN