"Notre décision aujourd'hui est d'aller à l'Assemblée générale de l'ONU pour qu'elle adopte une résolution condamnant la colonisation et affirmant son illégalité, avant de retourner au Conseil de sécurité pour présenter un projet" similaire, a déclaré Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Le veto américain ne nous empêchera pas de nous adresser aux institutions internationales et n'entamera pas notre volonté de liberté et d'indépendance", a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont, sans surprise, mis leur veto vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution arabe condamnant la politique de colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés.
Les 14 autres membres du Conseil -dont les Européens- ont toutefois voté en faveur de la résolution.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié ce vote de "véritable victoire de la diplomatie palestinienne".
"La direction a été soumise à d'intenses pressions pendant deux jours consécutifs, mais notre engagement envers les intérêts du peuple palestinien a été plus fort que toutes ces pressions", a-t-il ajouté, en allusion aux appels téléphoniques du président Barack Obama et de sa secrétaire d'État, Hillary Clinton, avant le vote.
Le président israélien Shimon Peres a appelé au téléphone M. Abbas pour l'enjoindre de renouer le dialogue mais s'est vu répondre qu' "il n'y aura pas de reprise de la négociation sans gel de la colonisation", selon un communiqué officiel palestinien.
Le parti Fatah du président Abbas a appelé à une grande manifestation le 20 février à Ramallah en Cisjordanie pour fustiger le veto américain.
À Gaza, un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé Washington de s'être montré une fois de plus "totalement partial envers l'occupant". "Cela confirme l'échec de ceux qui ont parié sur un règlement de paix", a-t-il déclaré en référence à l'Autorité palestinienne, qu'il a appelée à "adopter une stratégie d'unité nationale et mettre fin à toute forme de négociation avec l'occupant".
L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, a affirmé que l'adoption de la résolution aurait pu "encourager les parties à demeurer en dehors des négociations", tout en reconnaissant que la colonisation détruisait "la confiance entre les parties" et menaçait "les perspectives de paix".
Le projet de résolution, parrainé par quelque 130 pays, réaffirmait que "les colonies israéliennes établies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, sont illégales et constituent un obstacle majeur à la réussite d'une paix juste, durable et globale".
Les pourparlers de paix israélo-palestiniens ont brièvement repris en septembre avant de s'interrompre à la suite de l'expiration d'un moratoire israélien sur la colonisation en Cisjordanie.
Les négociateurs palestiniens exigent pour les reprendre un nouveau moratoire, y compris à Jérusalem-Est, ce à quoi Israël s'est refusé malgré d'intenses pressions internationales.
AFP/VNA/CVN