Yogyakarta dans la mouvance de 55 Bandung 55

Yogyakarta, (Jogjakarta jusqu'à la réforme orthographique de 1972), de son nom officiel Ngayogyakarta Hadiningrat, est la capitale du territoire spécial du même nom. Ce nom, signifiant l'œuvre d'Ayodhya, vient de celui d'une ville du royaume de Koshala dont Rama a été le monarque dans l'épopée du Ramayana.

Dans les archives historiques, il est relaté qu'une inscription trouvée à Kalasan, à environ 10 km à l'est de Yogyakarta et datée de 778 a mentionné un roi du nom de Sailendra. Ce dernier a observé les rites bouddhiques. Les temples du centre de Java construits entre les 8e et 10e siècles sont de rite bouddhique, comme Borobudur construit par les Sailendra ou Shivaite, comme Prambanan construit par les Sanjaya, une autre dynastie du centre de Java, mais présentant la coexistence des éléments des 2 rites. Yogyakarta connue comme centre de l'art classique javanais et de la culture traditionnelle, a le statut de kota. La ville est jumelée avec Kyoto (au Japon) et avec la Californie (aux États-Unis).

Toutefois, pour les nombreux participants de 55 Bandung 55, la ville va vivre dans la mouvance d'un sommet unique, celui des peuples de l'Afrique et de l'Asie au rendez-vous de la biodiversité.

Un programme complet instaure des conférences plénières (25-26 octobre) et des conférences (ateliers) parallèles, ainsi qu'une journée consacrée, en particulier aux participants ayant le français en partage au Centre culturel français (27 octobre) à Yogyakarta, à Bandung (28 -29 octobre) à Jakarta (30 octobre) et aux Mollusques (1er-2 novembre). Les participants coopèrent au sein des groupes de travail dans les thèmes politique, économie, culture, religion, environnement, et urbanisme (IWG / International Working Groups) et d'ateliers (worshops) en coordination avec le Comité de pilotage (ISC / International Steering Committee) et les organisateurs du terrain (National Organising Committee).

Alors que la conférence de Bandung de 1955 encore appelée Conférence des "Non- alignés" a été un moyen, pour des dirigeants de 29 États des continents africains et asiatiques, issus de la décolonisation de refuser d'entrer dans la guerre froide, 55 Bandung 55 en 2010 va se questionner sur la diversité dans la société mondialisée, accentuée sur le rôle de l'Afrique et de l'Asie pour un monde durable et solidaire 55 ans après. Ainsi, il sera débattu les différents chemins parcourus par les États indépendants, sur les sociétés (travail, immigration, diaspora) les droits de la femme (genre et justice), mais encore sur la prise de conscience du problème de la faim dans le monde sur fond d'émancipation des peuples vis-à-vis de leurs élites économiques, l'environnement avec ses visions nationale (organisation de la citée) internationale (justice pour les victimes de la dioxine 30 ans après la guerre du Vietnam), sur les religions et les mouvements politiques, la culture et les mouvements sociaux. En particulier, la culture ouvrira ses fenêtres dans le Festival "Window of Asia-Africa The First Asia-Africa International Film Festival".

De toutes ces leçons d'hier, les participants d'aujourd'hui auront à débattre sur les thèmes proposés et à élaborer une Charte de 55 Bandung 55 pour une diversité au service du mieux vivre ensemble tout en évitant d'être démantelés par le spectre de la mondialisation.

Nguyen Dac Nhu-Mai/CVN

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