"Il ne se passe pas un jour sans que je ressente des remords pour ce qui s'est passé ce jour là à My Lai", a avoué l'ancien lieutenant William Calley devant les membres du Club des Kiwanis de l'agglomération de Columbus, en Géorgie (Sud). "J'éprouve des remords pour les Vietnamiens qui ont été tués, pour leurs familles, pour les soldats américains impliqués et pour leurs familles. Je suis profondément désolé", a-t-il dit. M. Calley s'est exprimé mercredi mais ses propos n'ont été rendus publics que maintenant.
La tuerie le 16 mars 1968 dans le hameau sud-vietnamien de My Lai a suscité une réprobation internationale. Le massacre, qui ne devait être connu que plus tard en novembre 1969, a commencé lorsque les hommes de la compagnie Charlie commandés par le lieutenant Calley ont ouvert le feu sur des civils au cours d'une mission dans le village de My Lai et les villages voisins. Les victimes étaient essentiel- lement des vieillards, des femmes et des enfants. Le bilan exact du massacre est toujours controversé mais les estimations américaines font état de 347 à 504 personnes tuées.
Le lieutenant Calley dira qu'il avait reçu l'ordre de nettoyer le village, censé être un repère de viêt công mais en réalité rempli de femmes, enfants et personnes âgées désar-mées. Le lieutenant Calley, seul Américain à avoir été jugé coupable de ce massacre, a été condamné à la perpétuité par une cour martiale mais a été libéré au bout de 3 ans, en 1974, sur intervention du président américain Richard Nixon. Après sa libération, M. Calley s'est installé à Columbus, où il a travaillé dans un magasin de bijoux appartenant à son beau-père. Il réside actuellement à Atlanta, en Géorgie. Son supérieur direct à l'époque, le capitaine Ernest Medina, a lui aussi été jugé pour ce massacre mais a été acquitté en 1971.
AFP/VNA/CVN