Des dizaines d'Afghans faisaient la queue dans la matinée devant les bureaux de vote à Kaboul et dans autres les principales villes du pays, mais la participation semblait bien moindre dans le Sud, bastion des talibans qui ont menacé d'attaquer les scrutins.
La Commission électorale faisait état d'une "très bonne" participation à la mi-journée, estimant qu'elle pourrait, à ce rythme, atteindre "50%" à la clôture du vote. "Nous avons pu ouvrir 95% des 6.500 bureaux de vote", a déclaré Zekria Barakzai, porte-parole de la Commission.
La participation s'annonce bien inférieure aux 75% recensés lors de la première élection présidentielle de l'histoire du pays, celle de 2004, tenue dans un contexte de sécurité bien meilleur. "C'était différent, il y avait beaucoup d'enthousiasme à l'époque", a expliqué M. Barakzai.
L'optimisme de la Commission électorale sur la participation le 20 août n'était pas partagé par tous. "50%" de participation au final, "cela me paraît extraordinairement élevé", a tempéré un diplomate occidental sous couvert d'anonymat. "Les informations qui remontent disent que c'est plutôt relativement vide, notamment dans le Sud", a-t-il indiqué.
La matinée a été marquée par une multitude de petites attaques qui ont épargné les bureaux de vote, à quelques exceptions près.
Un bureau a été attaqué par des rebelles à Kunduz, mais la police a répliqué, tuant 2 des assaillants, selon la police locale.
Deux bombes avaient également été désamorcées avant l'ouverture dans un bureau de vote à Ghazni (Sud), selon la police. De nombreuses attaques à la roquette ont été signalées à travers le pays, mais ont fait moins d'une dizaine de blessés, selon les autorités et des témoins.
À Kaboul, 2 rebelles armés ont été tués le 20 août matin dans une fusillade avec les forces de sécurité près d'un poste de police, le premier incident sérieux dans la capitale depuis l'ouverture du scrutin tôt hier.
Quelque 17 millions d'Afghans étaient appelés à voter, protégés par 300.000 membres des forces afghanes et étrangères placés en alerte maximale face aux menaces des rebelles. Ces derniers ont mené plusieurs attaques emblématiques ces derniers jours à Kaboul, propres à effrayer les électeurs et favoriser une forte abstention qui discréditerait les élections.
Les électeurs doivent choisir parmi 41 candidats à la présidence et 3.196 prétendants aux 420 sièges des 34 conseils de provinces, des parlements locaux chargés de faire le lien entre le gouvernement de Kaboul et la population.
AFP/VNA/CVN