Le président égyptien insiste sur une solution définitive au Proche-Orient

Le président égyptien, Hosni Moubarak, reçu le 18 août à la Maison Blanche par son homologue américain, Barack Obama, a insisté sur la nécessité d'un accord de paix définitif au Proche-Orient.

M. Moubarak a jugé qu'il fallait s'attaquer au cœur des négociations de paix israélo-palestiniennes en vue d'une solution définitive. "Nous devons avancer vers le statut final" des territoires palestiniens, a-t-il déclaré à la presse. Le statut final doit notamment trancher la question des frontières, du statut de Jérusalem, des colonies, des réfugiés et de l'État palestinien.

Par ailleurs, aux côtés de son hôte américain, M. Moubarak a assuré mardi que celui-ci a "levé tous les doutes" sur les relations entre les États-Unis et le monde musulman lors de son discours au Caire en juin.

Parallèlement, selon un porte-parole de M. Moubarak, le président américain a dit mardi à son homologue égyptien que Washington espérait présenter un plan de paix pour le Proche-Orient en septembre. Mais à la Maison Blanche, le porte-parole Robert Gibbs a nuancé cette annonce en précisant qu'il espérait de nouveaux progrès mais qu'il n'était "pas au courant d'un plan précis".

De son côté, M. Obama a appelé tous les acteurs du Proche-Orient à prendre des "risques" pour redémarrer le processus de paix. Il a par ailleurs félicité Israël pour avoir fait "un geste dans la bonne direction", à propos de la question des colonies, et à appelé les pays arabes et les Palestiniens à faire eux-mêmes des gestes vers Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir mardi qu'il est disposé à freiner temporairement la colonisation en Cisjordanie, en n'émettant pas d'appels d'offres à la construction jusqu'au début 2010.

Dans une interview diffusée lundi sur la chaîne de télévision américaine CBS, le président Moubarak avait estimé que le temps des accords provisoires était révolu et qu'un accord définitif devait être négocié. Dans cette interview, M. Moubarak a souligné la position renforcée du président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dit Abou Mazen, depuis le récent congrès de son parti le Fatah, ce qui selon lui en fait un partenaire fiable pour la paix.

Le président égyptien a également mis en exergue les efforts de son pays pour tenter de résoudre la question de la rivalité interpalestinienne entre le mouvement Hamas qui a pris le contrôle de Gaza en 2007 et le Fatah. L'Égypte est aussi impliquée dans des tractations entre Israël et le Hamas en vue d'un échange de prisonniers. Mais pour M. Moubarak, les pays arabes songent à "la reconnaissance d'Israël et la normalisation des relations après, et non avant, qu'on parvienne à une paix juste et durable", a-t-il dit dans une autre interview lundi au quotidien égyptien proche du pouvoir Al-Ahram.

Outre le président Obama, M. Moubarak a exposé sa position auprès de la secrétaire d'État, Hillary Clinton, du directeur du renseignement américain Dennis Blair et de responsables de la communauté juive américaine.

Âgé de 81 ans, M. Moubarak, au pouvoir depuis 1981, est un allié clef des États-Unis au Proche-Orient. Sa dernière visite aux États-Unis remontait à 2004.

Face au président américain, M. Moubarak a également défendu son bilan en matière de droits de l'homme, a indiqué un porte-parole du président égyptien. "Le fait de changer trop rapidement donnerait le contrôle aux radicaux", a déclaré Soliman Awaad, en ajoutant que la "démocratisation est un processus qui se poursuit".

AFP/VNA/CVN

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