«Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus forts la série d'attentats terroristes commis ce jour à Bagdad", a déclaré à la presse l'ambassadeur de Grande-Bretagne John Sawers, au nom du Conseil qu'il préside ce mois-ci. Ils ont réitéré "leur soutien au peuple et au gouvernement irakiens et leur engagement en faveur de la sécurité du pays", a-t-il ajouté.
Les membres du Conseil ont "pris note" du fait que ces attentats sont survenus le jour du 6e anniversaire de l'attentat de Bagdad de 2003 dans lequel 22 membres des Nations unies, dont le responsable du bureau irakien de l'organisation et Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Sergio Vieira de Mello, avaient trouvé la mort, a encore dit l'ambassadeur britannique.
Un double attentat au camion piégé mercredi en plein cœur de Bagdad a fait au moins 95 morts et contraint le Premier ministre Nouri al-Maliki à réévaluer le plan de sécurité mis en place après le retrait américain des villes d'Irak voilà 6 semaines. Les 2 attentats qui ont visé à quelques minutes d'intervalle les ministères des Affaires étrangères et des Finances dans le Centre de Bagdad ont également blessé environ 600 personnes et dévasté les lieux : voitures en flammes, toits effondrés, vitres explosé et arbres calcinés. Il s'agit de la journée la plus sanglante à Bagdad depuis le 1er février 2008 où 98 personnes avaient été fauchées par une attaque sur un marché.
Avant la réunion du Conseil, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit "attristé" par la série d'attentats, la qualifiant de "consternante". "Je suis attristé du fait que la violence continue, notamment dans la consternante série d'attentats commis aujourd'hui à Bagdad, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes innocentes", a déclaré M. Ban.
L'Union européenne, quant à elle, les a qualifiés de "brutaux" et les États-Unis, qui déploient toujours en Irak quelque 130.000 soldats, ont dénoncé des "actes de violence absurdes". Mais le Pentagone a affirmé que le projet de retrait des forces américaines d'Irak d'ici fin 2011 reste inchangé, après le redéploiement en juin des troupes américaines hors des villes dont Bagdad.
M. Maliki a convoqué les principaux chefs de la sécurité en vue de réévaluer "les plans de sécurité et moyens pour affronter les groupes terroristes". "Il a été décidé de prendre des mesures rapides pour assurer la sécurité à Bagdad afin de contrer les plans terroristes visant à ranimer la violence avant les élections" législatives de janvier, selon le bureau du Premier ministre.
Dans la soirée, le commandant militaire de Bagdad a annoncé l'arrestation de 10 officiers, de l'armée et de la police, responsables de la sécurité dans les 2 quartiers frappés par les attaques, sans donner plus de précisions.
AFP/VNA/CVN