Parallèlement, Julian Assange, le fondateur du site internet WikiLeaks, spécialisé dans la révélation de documents secrets et qui a entamé dimanche la publication de 250.000 messages de la diplomatie américaine, est désormais recherché par l'intermédiaire d'Interpol pour une affaire de viol en Suède.
Après l'émission par la Suède d'un mandat d'arrêt international et sa transmission à Interpol, l'organisation a diffusé mardi soir une "notice rouge" (avis de recherches international) contre l'Australien de 39 ans.
L'un des avocats de M. Assange, Mark Stephens, basé à Londres, a émis l'hypothèse que ce mandat d'arrêt soit lié aux révélations de WikiLeaks et à la réaction "belliqueuse" des États-Unis, très embarrassés par ces fuites.
Me Stephens a refusé de préciser où se trouvait son client, tandis que plusieurs quotidiens britanniques estiment qu'il pourrait se cacher en Grande-Bretagne, où il séjourne régulièrement.
Pour la quatrième journée consécutive, WikiLeaks a continué à dévoiler des documents secrets américains, notamment sur le Pakistan, l'allié clé de Washington depuis fin 2001 dans sa "guerre contre le terrorisme".
Dans un télégramme daté de 2009, l'ambassadeur américain à Islamabad s'inquiète que des extrémistes puissent accéder aux armes nucléaires au Pakistan, seule puissance militaire atomique du monde musulman. "Notre principale inquiétude n'est pas qu'un militant islamiste puisse s'emparer d'un engin (atomique), mais plutôt le risque que quelqu'un travaillant dans une installation du gouvernement du Pakistan puisse faire sortir progressivement du matériel nucléaire afin de produire éventuellement une arme", écrit Anne Patterson.
Islamabad a réagi en jugeant les craintes "déplacées". "Il n'y a jamais eu un seul incident concernant notre combustible fissile, ce qui démontre que nous contrôlons fermement nos installations", a répondu le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Basit. "Il est temps qu'ils (les États-Unis et la Grande-Bretagne, NDLR) abandonnent leurs partis pris à l'égard du Pakistan", a-t-il ajouté. Le président français Nicolas Sarkozy est également pris à partie dans des télégrammes diplomatiques, où il est décrit comme "viscéralement" pro-américain, mais aussi "frénétique", "impulsif", "autoritaire" et "susceptible". Paris a une nouvelle fois condamné la publication de ces notes censées restées secrètes.
C'est dans ce contexte tendu que Washington a cherché à rassurer les dirigeants étrangers lors d'un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au Kazakhstan.
Les fuites ont été au menu de tous les entretiens bilatéraux de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, et "quand les dirigeants ne l'évoquaient pas, elle le faisait elle-même", a rapporté un haut responsable américain.
Mme Clinton a redit à ses interlocuteurs que les télégrammes venaient "du terrain" et ne représentaient "pas forcément le point de vue des États-Unis".
AFP/VNA/CVN