"Nous avons déjoué un attentat suicide à la voiture piégée contre l'ambassade de France", a déclaré le général Ahmed Abou Rghif, directeur des affaires internes et de la sécurité au sein du ministère. "Nous avons saisi la voiture et arrêté celui qui devait la conduire", a-t-il ajouté, précisant que le groupe qui préparait cet attentat était le même que celui qui avait attaqué le 31 octobre la cathédrale syriaque catholique de Bagdad.
Cette attaque, au cours de laquelle 44 fidèles et deux prêtres avaient péri, avait été revendiquée par la branche irakienne d'Al-Qaïda, l'État islamique en Irak.
Ce groupe avait déjà revendiqué le triple attentat suicide à la voiture piégée contre les ambassades syrienne, espagnole, allemande, égyptienne et iranienne, qui avaient fait 30 morts et 224 blessés le 4 avril à Bagdad.
Contactée par l'AFP, l'ambassade de France n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Un diplomate européen a cependant indiqué que nombre de ses homologues avaient assisté à une réunion au ministère de l'Intérieur au cours de laquelle le ministre, Jawad Bolani, les avait informés de cette tentative d'attentat, déjouée selon lui grâce de nombreuses arrestations de membres d'Al-Qaïda effectuées récemment. "Un des participants à cette réunion a indiqué que de récentes arrestations avaient permis d'empêcher un attentat contre l'ambassade de France", a déclaré ce diplomate sous couvert de l'anonymat. "La raison principale de cette réunion était d'annoncer à la communauté internationale les succès des forces de sécurité irakiennes", a-t-il ajouté.
Un responsable du ministère de l'Intérieur avait annoncé samedi que les forces de sécurité avaient arrêté 12 membres du groupe responsable de l'attaque contre la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours, sans préciser la date de ce coup de filet.
Il avait indiqué que parmi les personnes arrêtées figuraient le nouveau dirigeant pour Bagdad de l'État islamique en Irak, un certain Houthaifa al-Bataoui.
Ce dernier serait le remplaçant de Manaf Abdel Rahim al-Ghawi, dont l'arrestation en mars avait permis, selon les autorités irakiennes, de lancer l'opération lors de laquelle le chef politique d'Al-Qaïda en Irak, et son chef militaire, avaient été tués en avril.
Il avait précisé qu'un autre dirigeant de l'État islamique d'Irak, Ammar al-Najadi, avait été abattu lors de l'arrestation des 12 membres du groupe et que les autorités avaient saisi une importante quantité d'armes et d'explosifs, permettant d'empêcher de nombreux attentats.
Malgré les coups régulièrement portés à la tête de la nébuleuse islamiste, Al-Qaïda a prouvé ces dernières semaines qu'elle demeurait en mesure de frapper fort.
AFP/VNA/CVN