Vol MH370 : les deux pilotes au centre de l'enquête

L'enquête autour du vol MH370 disparu il y a plus d'une semaine se resserrait lundi 17 mars autour des pilotes, la Malaisie ayant confirmé que les derniers mots provenant du cockpit avaient été prononcés après la fermeture délibérée d'un système clé de communication.

Le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein, avait précisé la veille que les derniers mots reçus par le contrôle aérien -"Eh bien bonne nuit"- avaient été prononcés alors que le système de communication ACARS avait été délibérément coupé. Les autorités n'ont pas révélé l'identité de l'auteur de ces mots, mais l'hypothèse est qu'il savait que l'ACARS venait d'être désactivé.

Quatorze minutes après la fermeture de ce système, c'était au tour du transpondeur (qui transmet les informations sur la position de l'appareil) d'être désactivé. Puis l'avion s'est évanoui des écrans radars civils.

Une jeune Indonésienne montre un dessin pour les passagers du vol MH370 de la Malaysia Airlines, le 15 mars dans le Nord de Sumatra (illustration).
Une jeune Indonésienne montre un dessin pour les passagers du vol MH370 de la Malaysia Airlines, le 15 mars dans le Nord de Sumatra (illustration).


Les données recueillies depuis lors permettent d'affirmer que l'avion a changé de cap à mi-chemin entre la Malaisie et le Vietnam, là encore de manière délibérée, et continué de voler pendant près de sept heures. Des radars militaires malaisiens avaient détecté un signal cette nuit-là, plus tard identifié comme provenant du vol MH370.

Aux États-Unis, dont plusieurs experts participent à l'enquête, le président de la Commission de sécurité intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul, a estimé que les informations des derniers jours "mènent au cockpit, avec le pilote et le co-pilote". "En se basant sur les informations reçues de la sécurité intérieure, du contre-terrorisme, du renseignement, il s'est passé quelque chose avec le pilote", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision Fox News.

Il a également émis l'hypothèse que l'avion ait été détourné et caché pour servir plus tard de "missile de croisière".

Même les mécaniciens sont examinés

Les autorités malaisiennes soulignent que les antécédents de toutes les personnes à bord, soit 239, sont passés au peigne fin : pilotes, équipage, passagers, et même les mécaniciens au sol ayant travaillé sur l'avion avant son décollage de Kuala Lumpur, le 8 mars peu après minuit, à destination de Pékin.

La police a perquisitionné les domiciles des deux pilotes et examinent le simulateur de vol que le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, possédait chez lui.

Concernant le co-pilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, il aurait invité une jeune passagère dans le cockpit lors d'un vol reliant la Thaïlande à Kuala Lumpur en 2011, a raconté cette dernière à la télévision australienne. Il est formellement interdit d'inviter un passager dans la cabine de pilotage, depuis les attentats de septembre 2001.

Le gouvernement malaisien a souligné dimanche 16 mars que les deux pilotes n'avaient pas demandé à travailler ensemble sur ce vol.

Aucun débris n'a été retrouvé, dans ce qui est l'un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne. Vingt-cinq pays participent désormais aux recherches, sur terre et sur mer, et via échanges de données radars et satellites. La France a envoyé trois enquêteurs spécialisés.

Les territoires à examiner sont immenses et "traversent onze pays et des océans profonds et lointains", indiquait le ministre dimanche 16 mars.

Un signal satellitaire situe l'appareil, il y a neuf jours, le long d'un arc septentrional allant du nord de la Thaïlande à l'Asie centrale, ou le long d'un arc méridional, de l'Indonésie au sud de l'Océan indien.

Tony Abbott, le Premier ministre d'Australie, dont la côte occidentale longe le Sud de l'océan Indien, a indiqué lundi 17 mars n'avoir reçu aucune information sur la présence éventuelle du Boeing au large de son pays. L'Australie, qui comptait plusieurs ressortissants à bord de l'appareil, va coordonner les recherches sur le corridor Sud, a-t-il précisé.

AFP/VNA/CVN

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