Visite du Premier ministre français en Afghanistan

L'armée française restera engagée en Afghanistan "le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité" de ce pays, a déclaré le 11 février à Kaboul le Premier ministre français François Fillon, après l'annonce de l'envoi de 80 instructeurs, loin des attentes de Washington.

"Il est acquis que la France restera le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité de l'Afghanistan", a déclaré le chef du gouvernement français dans une conférence de presse commune à l'issue d'un entretien avec le président afghan Hamid Karzaï. "Nous estimons que nous avons engagé les moyens nécessaires à l'accomplissement de la mission qui nous a été confiée", a-t-il ajouté, en répondant à une question sur l'envoi annoncé de 80 instructeurs militaires supplémentaires, loin des attentes des États-Unis. "Les moyens supplémentaires que nous allons engager (les 80 instructeurs) sont des efforts au service de la formation de l'armée et de la police afghane", a-t-il poursuivi.

M. Fillon est arrivé dans la matinée pour une visite de quelques heures en Afghanistan. Il a présidé, à l'aéroport de Kaboul, une cérémonie d'hommage funèbre à Enguerrand Libaert, un soldat de 20 ans du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, tué en opération mardi, avant de s'entretenir trois quarts d'heure avec Hamid Karzaï au palais présidentiel.

Le jeune militaire mort mardi dans la province de Kapisa (Est), dans la zone sous responsabilité de l'armée française au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN, était le quarantième Français tué en Afghanistan depuis le déploiement des premières troupes alliées, fin 2001.

La France enverra quelque 80 instructeurs militaires de plus, a annoncé vendredi le ministre français de la Défense, Hervé Morin, bien loin cependant des demandes des États-Unis, de très loin les premiers contributeurs de troupes au sein des forces internationales. Washington plaidait pour l'envoi de milliers de formateurs.

La France compte à ce jour quelque 3.750 soldats sur le théâtre des opérations afghan, dont près de 3.500 sur le sol afghan.

Le Premier ministre français, qui est accompagné du chef d'état-major des armées Jean-Louis Georgelin, devait s'entretenir également avec le général américain Stanley Mc Chrystal, qui commande l'ISAF et les forces américaines en Afghanistan.

Dans l'après-midi, François Fillon devait se rendre "sur plusieurs sites où opèrent des soldats français" notamment "en matière de reconstruction au service des populations afghanes", ont indiqué ses services, sans préciser les lieux exacts pour des raisons de sécurité.

L'annonce de l'envoi de 80 instructeurs militaires français en plus est conforme aux déclarations du président Sarkozy sur le fait que la France n'enverrait pas de troupes combattantes supplémentaires.

Elle n'en contraste pas moins avec les renforts annoncés par des pays de l'OTAN comparables comme l'Italie (1.000), le Royaume-Uni (500) et l'Allemagne (500 plus 350 en réserve), depuis que les États-Unis ont eux-mêmes annoncé l'envoi de 30.000 soldats en renfort en 2010.

Les forces internationales comptent pour l'heure quelque 113.000 soldats d'une quarantaine de pays en Afghanistan, dont plus des deux tiers américains.

Malgré cela, l'insurrection des talibans a gagné considérablement du terrain et en intensité ces 2 dernières années.

Depuis le début 2010, 64 soldats étrangers ont été tués, après une année record en 2009, avec 520 morts.

Lors d'une visite à Paris le 9 février, du secrétaire américain, à la Défense, Robert Gates, son entourage avait estimé que les 80 instructeurs français supplémentaires était un bon début mais que Washington en aurait souhaité davantage.

AFP/VNA/CVN

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