Village SOS de Dà Lat, symbole de l’amitié Vietnam-France

Parmi les quatorze villages d’enfants SOS du pays, celui de Dà Lat, fondé en 1970, est un cas à part. Évacué et réquisitionné pendant la guerre, il a été réhabilité en 1989 grâce à l’Association «Aide à l’enfance du Vietnam» (AEVN) et la Fédération internationale des enfants SOS.

Tous ont travaillé main dans la main pour la reconstruction de ce village SOS, situé dans la ville de Dà Lat (province de Lâm Dông, hauts plateaux du Centre), lequel a été confisqué pour l’usage des firmes pharmaceutiques durant la guerre avant de tomber dans l’oubli.

 

La cérémonie de célébration du 40e anniversaire du village d’enfants SOS de Dà Lat, le 8 avril dans la ville du même nom.

Cette reconstruction a été financée par la vente de cartes postales sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris pendant trois années consécutives par des membres de l’AEVN. Aujourd’hui, l’association caritative compte 400 membres. «Notre objectif est d’aider chaque enfant à trouver une sécurité affective et avoir la possibilité de faire des études. C’est aussi le concept des villages SOS», souligne Hélène Castroux, vice-présidente de l’AEVN. Avant d’affirmer : «Le couple de scientifiques vietnamiens, résidant en France, Jean et Kim Trân Thanh Vân m’a donné l’opportunité de participer à l’aventure des villages SOS du Vietnam. J’ai adhéré à ce projet car les enfants orphelins restaient au Vietnam».

Hélène Castroux a décidé de quitter son travail d’enseignante pour s’engager dans la mise en place des activités au sein de l’AEVN. «Nous avons organisé des événements pour faire connaître la situation vietnamienne et pour financer des parrainages d’enfants dans les villages SOS. Ma propre contribution pendant la première année a consisté à organiser des soirées d’information, un comité de soutien, la vente des cartes et le parrainage des enfants», raconte-t-elle. Et d’ajouter : «J’ai beaucoup de chance de faire partie de la grande famille SOS vietnamienne : enfants et mères des villages SOS, et les parrains et marraines français. Ainsi, je reste fidèle et active à l’AEVN».

Le village d’enfants SOS de Dà Lat abrite actuellement 14 maisons, chacune portant un nom de fleur. Chaque habitation est gérée par une mère adoptive qui a à sa charge huit à dix enfants. Elles sont prêtes à tout sacrifier pour eux.

 

Mme Kim Trân Thanh Vân (droite) et Hélène Castroux avec des petits de la maison Mimosa.

Le recrutement des mères est effectué localement par l’association des Villages SOS du Vietnam. Rigoureusement choisies en fonction de leurs compétences éducatives, de leur équilibre psychologique mais aussi de leur qualité de cœur, les mères suivent une formation de six mois, à la fois théorique et pratique. Elles peuvent ainsi se consacrer aux enfants qui leur sont confiés et assurer leur prise en charge au quotidien.

Ces sont ces mères qui décorent les maisons d’une superficie d’environ 80 m² chacune et comprenant un salon, trois chambres, une cuisine et une salle de bain. Tout est nickel ! Les enfants fréquentent l’école Hermann Gmeiner d’à côté, un établissement privé ouvert aux écoliers de Lâm Dông.

Un suivi jusqu’à l’âge adulte

Chaque mois, la mère perçoit plus de 6 millions de dôngs, fournis par l’Association des villages d’enfants SOS du Vietnam, pour s’occuper des enfants. De plus, chaque enfant de moins de 12 ans bénéficie d’une prime mensuelle de 400.000 dôngs, laquelle s’élève à 510.000 dôngs pour les plus de 12 ans. Ces sommes servent à payer les frais de scolarité et l’achat des vêtements.

Bac en poche, les enfants du village peuvent s’inscrire dans les établissements universitaires ou dans une école de formation professionnelle. Les frais d’études sont, là aussi, à la charge de l’association.

Jusqu’à ce jour, le village d’enfants SOS de Dà Lat a pris en charge 342 enfants, dont 171 en sont sortis et vivent de manière autonome.

«Je suis infiniment reconnaissante des contributions remarquables de ma mère et du couple scientifique, Jean et Kim Trân Thanh Vân. Je ferai tout mon possible pour obtenir de bons résultats dans mes études, pour avoir un bon travail, gagner beaucoup d’argent afin d’avoir à mon tour l’opportunité d’aider des personnes en situation difficile, comme ce couple d’éminents chercheurs du Centre national de recherche scientifique de la France (CNRS)», partage Trân Hông Quynh Nhu, petite fille de la maison N°4 baptisée Mimosa.

Dans son discours lors du 40e anniversaire de la fondation du village d’enfants SOS de Dà Lat, le vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, Doan Mâu Diêp s’est déclaré très touché par les contributions inlassables du couple Jean et Kim concernant la création, la remise en état du village et la prise en charge des enfants. Il a aussi salué le dévouement de ces mères capables de tout laisser derrière elles pour nourrir ces enfants défavorisés et leur donner un peu de bonheur. Et ça, cela n’a pas de prix !

Texte et photos : Thanh Tuê/CVN

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