Selon une circulaire de la BEV, les banques sont actuellement obligées d'appliquer un taux d'in-térêt de 16% à 20% dans les prêts destinés aux besoins de consommation (achat, tourisme, sports, activités culturelles...). Elles sont interdites d'appliquer un taux d'intérêt qui dépasse 150% du taux de base fixé par la BEV. Pour cette raison, plusieurs banques cherchent à contourner cette réglementation par la perception de frais. La nouvelle décision de la BEV mettra fin à ce phénomène.
Devant cette nouvelle décision de la BEV, les banques sont satisfaites. "L'application d'un taux d'intérêt négociable destiné aux prêts à moyen et long termes permettra également de limiter l'afflux de crédits", estime le directeur général d'Eximbank, Truong Van Phuoc. "La fourniture de prêts à moyen et long termes sera élargie, affirme Cao Thuy Nga, vice-directrice générale de la Banque de l'armée (MB). Un taux de 17-19% par an est acceptable pour les longs projets d'investissement dans les finances et l'immobilier".
La PG Bank prévoit aussi un réajustement de ses politiques de mobilisation de fonds et d'octroie de prêts, selon son directeur général Nguyên Quang Dinh. "Les nouveaux contrats d'emprunt de fonds sont frappés immédiatement d'une hausse du taux d'intérêt. Il est raisonnable d'appliquer un taux d'intérêt de 14-15% par an", estime-t-il.
Les entreprises, surtout les PME, s'inquiètent quant à elles de la majoration du taux d'intérêt des crédits, qui entraîne une hausse des coûts de revient, conduisant à une augmentation des prix de vente et donc à une forte inflation. "La production rencontrera des difficultés et les bénéfices vont fortement baisser, déplore Nguyên Xuân Quang, vice-directeur de la Compagnie de construction Minh Quang, à Hô Chi Minh- Ville. La production sera très difficile avec un taux d'intérêt de 16-18% par an".
Aux dires d'experts, les banques peuvent tirer des profits grâce à la hausse du taux d'intérêt des prêts tandis que celui des épargnes bancaires reste inchangé. Pourtant, sur le long terme, l'écart entre les taux d'intérêt des épargnes et des prêts cause un risque, celui d'un excès de fonds. Car les entreprises, inquiétées des taux d'intérêt élevés, refusent d'emprunter auprès des banques. À noter que les banques commerciales possèdent actuellement 30.000 milliards de dôngs disponibles à fournir.
Selon Lê Duc Thuy, président du Comité national de contrôle financier, "il faut un taux d'intérêt négociable pour les prêts à court terme". Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a confié à la Banque d'État la mission d'étudier cette proposition. À présent, les banques sont autorisées à fournir des prêts à taux négociable mais, dans les faits, elles arrivent seulement à mobiliser les épargnes à court terme à cause de l'application d'un taux plafond de 10,5%/an.
Thuy Tiên/CVN