Il est l'expression concrète, entre autres, de la politique pour l'agriculture, les zones rurales et les paysans fixée par le Parti et l'État. Deux objectifs essentiels doivent être atteints : exploiter l'ensemble des qualités des paysans et moderniser l'agriculture nationale. Avis d'experts…
* Nguyên Sinh Hùng, vice-Premier ministre :
Pour l'heure, le pays compte plus de 43 millions de travailleurs ruraux, et dans un proche avenir, ceux-ci iront travailler dans les secteurs industriel et tertiaire. Le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales doit donc privilégier le développement de l'apprentissage dans les zones rurales. Durant cette année, ce dernier a souligné la nécessité de développer le marché de l'emploi. La participation des acteurs économiques à la formation professionnelle est vivement encouragée. Et l'objectif est de réduire à moins de 9,5% le taux de pauvreté au niveau national.
* Dàm Huu Dac, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales :
Conformément à ce projet pour les travailleurs ruraux, un million de personnes seront formées chaque année, dont 300.000 dans les métiers de l'agriculture, 600.000 dans le secteur non agricole et de l'artisanat. Les autres le seront en tant que cadres communaux. Les cursus varient entre 2 mois et un an. Dans 62 districts pauvres, les centres d'apprentissage seront modernisés et dotés d'infrastructures techniques. Parmi ces localités, 30 abritant de 30% à 50% des foyers démunis se verront accorder 12,5 milliards de dôngs pour la construction d'un nouveau centre. Soixante-quatorze districts montagneux, frontaliers et insulaires recevront également une somme de 9 milliards de dôngs, pour la même fin. Enfin, pour 116 districts en plaine, l'assistance financière sera de 5 milliards de dôngs. Ce projet comprend 3 phases. La première (2009-2010) a pour objet principal de former 800.000 travailleurs ruraux, d'expérimenter les modèles d'apprentissage pour 18.000 personnes, et de créer des emplois pour 80% de ces derniers. La 2e (2011-2015) porte sur la formation de 5,2 millions de personnes, outre 500.000 cadres communaux. Enfin, pour la dernière, ce sont 6 millions de personnes des zones rurales qui bénéficieront de ce projet, avec la création d'emploi pour 80% d'entre elles.
* Cu Hoà Vân, vice-président du Front de la Patrie du Vietnam :
Actuellement, nombre de personnes vivant en montagne se sont dirigées vers des établissements de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville pour suivre des formations en réparation automobile, électronique, soudure... Dans les hautes régions du pays, l'État construit en effet des centrales hydroélectriques, des usines et autres ouvrages d'exploitation minière, mais les ressources humaines locales sont insuffisantes. Pour résoudre ce problème, les compagnies doivent investir dans la formation professionnelle des habitants des ethnies minoritaires. Par ailleurs, chaque localité montagneuse doit disposer au moins d'un centre d'apprentissage pour assurer ses besoins en termes de développement socioéconomique. En tout état de cause, la formation doit répondre aux exigences des localités, c'est-à-dire que celles-ci doivent étudier leur production économique afin d'évaluer le nombre d'employés nécessitant une formation.
* Thân Ngoc Hùng, directeur de la sarl Lan Viêt (village de métier de textile La Phù):
Depuis le 2e semestre de l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, notre société a conclu de nombreux contrats d'exportations vers les pays européens, ce qui permet d'assurer un emploi régulier pour 300 à 500 personnes. L'insuffisance de mains-d'œuvre est toujours notre principal problème. L'apprentissage pour les travailleurs de villages de métiers n'est pas facile et implique une formation longue, ne serait-ce que du fait que les enseignants sont des artisans en exercice, et qu'il n'est pas possible d'ouvrir des écoles sur une grande échelle comme dans d'autres secteurs. A mon avis, pour conserver leurs travailleurs qualifiés, les villages doivent établir leur plan de développement durable. Sans oublier des politiques d'assistance de l'Etat aux entreprises afin notamment d'ouvrir des établissements de formation, en vue de satisfaire à la demande locale en main-d'œuvre.
* Tông Khiêm, directeur du Centre national d'encouragement à l'agriculture :
Ces derniers temps, de nombreux établissements d'apprentissage de l'Association des paysans ont invité les enseignants des universités et écoles supérieures ainsi que les cadres d'encouragement agricole à former. Pour que la formation soit la plus efficace, il faut d'abord modifier les règles de gestion des investissements. En basant sur les fonds prélevés sur le budget d'État, les paysans sont libres de choisir l'établissement dans lequel ils iront étudier. Par exemple, en matière de culture intensive de nouvelles variétés de riz, ils iront à l'Université de Cân Tho, à l'Institut de riziculture du delta du Mékong ou à l'Université d'agronomie de Hanoi. Ils inviteront les experts des centres d'encouragement agricole et des compagnies de production de variétés pour assurer l'enseignement. Les apprentis iront dans les fermes et plantations visant à suivre les exemplaires paysans économiques dans l'élevage aquacole, l'arboriculture, la culture des champignons, la floriculture…
* Mac Van Tiên, directeur du Centre d'études scientifiques et d'apprentissage :
Le développement et la généralisation de la formation professionnelle en zone rurale contribueront activement à la restructuration de l'économie, à la lutte contre la pauvreté, ainsi qu'à la garantie du bien-être social. À mon avis, pour con- naître un succès complet, les mesures immédiatement efficaces doivent être privilégiées : élever la conscience des branches en matière de formation, encourager la participation des entreprises, améliorer la planification du réseau d'établissements de formation dans l'ensemble du pays pour 2020, améliorer les conditions d'apprentissage notamment pour les cadres qualifiés, mobiliser les forces pour cette formation, augmenter les budgets réservés au secteur de l'éducation et de la formation, attirer l'investissement étranger dans les projets réalisés en ce domaine.
Quê Anh/CVN