La conférence est organisée par la France en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Quelque 65 pays sont représentés avec une quarantaine de ministres.
L'évènement propose un forum de dialogue entre les responsables en charge de la décision politique, les dirigeants des organisations internationales, des entreprises industrielles du secteur et des établissements financiers, ainsi que des responsables d'organismes de recherche et de formation.
Les enjeux du nucléaire sont aujourd'hui considérables. Nombreux sont les États qui cherchent en effet à développer ou à relancer un programme nucléaire civil pour réduire leur dépendance énergétique au charbon, au pétrole ou au gaz et réduire leurs rejets de CO2.
Les Émirats arabes unis viennent par exemple de confier la réalisation de 4 réacteurs EPR au coréen Kepco.
Selon l'AIEA, 450 réacteurs pourraient être construits d'ici à 2030, soit un doublement du parc actuel, réparti dans 31 pays.
Le groupe industriel français AREVA, spécialisé dans les métiers de l'énergie, indique que 20% du marché des nouveaux réacteurs à construire concerneraient des pays qui n'ont aucune expérience.
Aux États-Unis, le président Obama vient d'annoncer la création d'une enveloppe de garantie de crédits pour le lancement de nouveaux réacteurs d'un montant équivalent à 40 milliards d'euros.
Le coût du nucléaire reste cependant très élevé, à hauteur de 3 à 4 milliards d'euros au minimum par réacteur. Se pose également le problème du retraitement, du stockage des déchets et de la disponibilité des compétences.
Nicolas Sarkozy a également suggéré la mise en place d'une "banque du combustible", gérée par l'AIEA pour éviter les ruptures d'approvisionnement en uranium.
Il a aussi annoncé la création d'un institut international de l'énergie nucléaire qui "concentrera les meilleurs enseignants et chercheurs pour offrir une formation de très haute qualité", ajoutant que le "premier centre va être mis en place en Jordanie".
Le président français a par ailleurs souhaité que l'AIEA établisse un classement des réacteurs nucléaires proposés à la vente sur le marché mondial en fonction de leur sûreté.
"Aujourd'hui, le marché ne classe que selon le critère du prix. Que l'AIEA prenne la responsabilité de dire : voilà les différents réacteurs qui sont sur le marché, voilà leur classement sur le thème de la sûreté !", a-t-il insisté.
Sur le même thème de la sécurité, Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva, qui assistait à la conférence, a mis en garde contre le développement dans les pays émergents de centrales nucléaires dont le prix est réduit au détriment de la sécurité.
"On ne peut pas voir se développer un nucléaire à 2 vitesses, un nucléaire low cost et cheap pour les uns et un nucléaire high standards pour les autres", a-t-elle déclaré.
De son côté, le secrétaire américain adjoint à l'Énergie, Daniel Poneman, présent à la conférence, a également insisté sur la question de la sécurité. "Nous devons continuer à nous concentrer sur la sécurité. Un accident nucléaire quelque part est un accident nucléaire partout", a-t-il dit.
Les accidents de Three Mile Island (États-Unis) en 1979 et de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 avaient conduit au gel de la plupart des constructions de centrales dans le monde. Cette page semble à présent bel et bien tournée.
XINHUA/VNA/CVN