Au moins 500 victimes dans des violences près de Jos, Nigeria

Au moins 500 personnes ont été tuées dans des violences ethniques dimanche près de Jos, dans le Centre du Nigeria, a déclaré le 8 mars un conseiller du gouverneur de l'État du Plateau, dont Jos est la capitale.

"Jusqu'à 500 personnes ont été tués dans cet acte abominable", a déclaré par téléphone le responsable de la communication de l'État du Plateau, Dan Majang. Il a précisé que 95 personnes avaient été arrêtées.

Dans la soirée, le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, a placé "toutes les forces de sécurité du Plateau et des États voisins en alerte maximum afin d'empêcher que ce dernier conflit ne déborde".

Les attaques nocturnes ont été menées contre 3 villages de l'ethnie Berom, au sud de Jos, par des pasteurs de l'ethnie Fulani, généralement des nomades, d'après des villageois, des militants pour les droits de l'homme et des sources gouvernementales.

Il s'agissait manifestement de représailles à une attaque de Berom il y a 15 jours, contre les Fulani, soupçonnés de vol de bétail, et qui avait fait 4 morts parmi les pasteurs.

"Aux premières heures de la journée (dimanche), le village de Dogo Nahawa a été attaqué et des dizaines d'habitants, surtout des femmes et des enfants, ont été tués", a déclaré Dan Manjang.

D'après une source officielle, de récents rapports de sécurité, laissent penser que "des intégristes islamistes" dans la région ont encouragé l'attaque contre les Berom.

"M. Jonathan doit également rencontrer les dirigeants des services de sécurité du pays pour discuter en urgence des moyens de mettre fin aux violences", a ajouté la présidence fédérale.

M. Jonathan exerce les fonctions de chef de l'État du pays le plus peuplé d'Afrique en raison de la maladie prolongée du président Umaru Yar'Adua, rentré ay Nigeria le 24 février de soins en Arabie saoudite, mais toujours invisible.

Ces attaques simultanées ont été menées contre Dogo Nahawa et 2 autres villages (Raslat et Zot), selon plusieurs témoins interrogés par l'AFP.

La région de Jos est régulièrement secouée par des flambées de violences religieuses ou ethniques. En janvier dernier, des affrontements entre chrétiens et musulmans, et à caractère ethnique, avaient fait 326 morts Jos et dans les villages environnants, selon la police. Mais d'autres observateurs ont estimé le bilan à plus de 550 morts durant 4 jours d'affrontements. L'armée avait décrété le couvre-feu. Les combats avaient éclaté quand de jeunes chrétiens protestaient contre la construction d'une mosquée dans la ville de Jos.

AFP/VNA/CVN

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