>>Bruxelles reste en alerte maximale, la mobilisation s'accélère contre l'EI
>>Le porte-avions Charles-de-Gaulle effectue ses ultimes entraînements en Méditerranée
Le président français François Hollande (gauche) et son homologue américain Barack Obama, lors d'une conférence de presse conjointe, le 24 novembre à la Maison Blanche, à Washington. |
"Nous sommes tous Français", a lancé, en français, le président américain aux côtés de son homologue français, au cours d'une conférence de presse à la Maison Blanche qui n'a donné lieu à aucune annonce nouvelle, les deux dirigeants se bornant à plaider pour l'intensification des échanges de renseignement.
Selon une source diplomatique française, ce premier déplacement à l'étranger de François Hollande depuis les attentats du 13 novembre (130 morts) a été "l'occasion de vérifier les paramètres politiques, car c'est sur le plan politique qu'on doit être proche". Or, a-t-il admis, "on est probablement plus enclin à travailler avec M. Poutine que M. Obama ne l'est à ce stade".
Des Rafale partis du porte-avions français Charles-de-Gaulle positionné en Méditerranée orientale ont frappé mardi 24 novembre un centre de commandement de l'EI à Tal Afar, à l'ouest de la ville irakienne de Mossoul. Les bombardiers français avaient frappé lundi 23 novembre pour la première fois l'EI en Irak et en Syrie depuis le porte-avions.
Les efforts diplomatiques déployés par Paris pour mieux coordonner le combat contre l'EI risquent toutefois d'être mis à mal par le crash d'un avion de combat russe, abattu mardi à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'Otan.
La communauté internationale a relancé un processus diplomatique pour trouver une solution au conflit syrien, qui a fait au moins 250.000 morts depuis 2011 et contraint des millions de Syriens à l'exil, mais Moscou s'oppose aux grandes puissances occidentales sur le sort à réserver à M. Assad.
Carte localisant les pays frappant l'EI en Syrie et en Irak. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président français, qui doit rencontrer M. Poutine jeudi 26 novembre, a appelé ce dernier à reconsidérer son soutien à Bachar al-Assad, ce dernier n'ayant "pas sa place" dans une transition politique. "Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas être la solution", a-t-il rappelé.
'Changement stratégique'
Tant qu'il n'y aura pas de "changement stratégique" de la part de M. Poutine sur ce point, la coopération sera "très difficile", a mis en garde en écho M. Obama.
"Si leur priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition", a-t-il expliqué.
Selon une source diplomatique française, MM. Hollande et Obama partagent par ailleurs de mêmes "convictions" à l'égard de Moscou concernant l'attitude à adopter concernant les négociations de paix avec la Russie sur l'Ukraine : "Le processus de Minsk reste le processus de Minsk. On ne dit pas : "On laisse tomber les sanctions"" occidentales, a détaillé cette source.
Poursuivant son offensive diplomatique, M.Hollande verra mercredi 25 novembre à Paris la chancelière allemande Angela Merkel et jeudi 26 novelbre à Moscou son homologue russe Vladimir Poutine. Il recevra dimanche 29 novembre le président chinois Xi Jinping.
À Bruxelles, où un suspect-clé pourrait s'être réfugié, le niveau d'alerte reste "maximal" pour la quatrième journée consécutive. Les États-Unis ont eux émis une "alerte mondiale" pour inciter leurs ressortissants à la prudence lors de leurs voyages à l'étranger.
La capitale belge, toujours privée de métros et d'écoles en raison d'une menace "sérieuse et imminente" selon les autorités belges, cherchait toutefois à garder un semblant de normalité grâce au maintien de la plupart des lignes de tramways et de bus.
Projet d'attentat à La Défense
Un des suspect-clé des attentats de Paris, Salah Abdeslam, est activement recherché en Belgique, où se multiplient les perquisitions depuis quelques jours. Si ce Français de 26 ans reste introuvable, quatre personnes ont été inculpées et écrouées en lien avec cette enquête.
Selon la justice française, le jihadiste âgé de 28 ans avait prévu de mener une action kamikaze avec un complice la semaine suivante dans le quartier d'affaires de La Défense, qui jouxte la capitale française.
Les familles des victimes continuaient, elles, à enterrer leurs proches, avant un hommage national vendredi 27 novembre à Paris. La cérémonie se déroulera aux Invalides, où repose Napoléon, en présence des proches des victimes, des blessés, et de toutes les forces politiques du pays.