>>Attentats : plus de 10.000 manifestants "contre la barbarie" à Toulouse
>>Le mystère Salah Abdeslam, l'introuvable jihadiste des attentats de Paris
>>Adoptation la suspension de l'accueil de réfugiés syriens et irakiens aux États-Unis
À partir de lundi 23 novembre, soit dix jours après les attentats revendiqués par l'EI qui ont fait 130 morts et 350 blessés à Paris, le porte-avions, avec ses 1.900 marins, pilotes et mécaniciens, sera "en zone d'opérations et en mesure de conduire des frappes", a annoncé le "pacha"(commandant) du bâtiment, Eric Malbrunot, à une journaliste.
Des Rafale à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, le 22 novembre en Méditerranée orientale. |
Les attentats ? "Bien sûr nous en parlons. (...) Loin de diminuer la détermination, ceux-ci l'ont renforcée, et avec le soutien en plus de tous les Français", a souligné l'amiral René-Jean Crignola, qui commande le groupe de bâtiments de guerre constitué autour du porte-avions.
Dans la dernière ligne droite avant le début des opérations, les chasseurs-bombardiers embarqués-18 Rafale ainsi que huit Super Etendard-se sont exercés au catapultage depuis le pont d'envol et à l'appontage, une manoeuvre particulièrement délicate.
Les deux appareils de guet Hawkeye embarqués sur le porte-avions ont aussi enchaîné les rotations pour surveiller l'espace aérien et maritime environnant.
La position exacte du porte-avions, parti mercredi de Toulon avec tout un groupe aéronaval de protection (dont des frégates et un sous-marin), n'est pas communiquée pour des raisons de sécurité.
L'armée française va ainsi tripler sa capacité de frappes, les 26 chasseurs du porte-avions venant s'ajouter aux 12 appareils stationnés aux Émirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000).
Les avions seront aussi beaucoup plus près du théâtre syrien, ce qui va leur permettre d'économiser de précieuses heures de vol. "Ça augmente encore l'efficacité du porte-avions", a souligné le capitaine de vaisseau Eric Malbrunot.
Le Golfe après la Méditerranée
Ils devraient rester hors de portée des défenses antiaériennes syriennes en passant par la Turquie au nord ou par la Jordanie au sud, a-t-on indiqué de source militaire française.
Des membres de la Marine française travaillent sur des missiles à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, le 22 novembre en Méditerranée |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Côté aérien, la coordination pour éviter les télescopages avec les chasseurs russes dans le ciel syrien passe, comme pour tous les vols, par le QG de la coalition conduite par les États-Unis au Qatar.
"Au sein de la coalition, les Américains ont défini un protocole avec les Russes. Nous nous insérons dans ce protocole qui permet une "déconfliction" (gestion des vols) sans problème avec les Russes", a détaillé le commandant Malbrunot.
Côté maritime, les états-majors français et russe ont aussi communiqué entre eux, le porte-avions intervenant dans une zone où la flotte russe est très présente, au large de la Syrie, mais il n'y a pas eu de contact direct entre les navires en Méditerranée orientale.
"Je n'ai pas eu de contact avec les Russes pour le moment. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que la coordination navale sur zone se passe parfaitement bien" avec eux, a souligné le "pacha".
Le porte-avions apporte une "plus-value opérationnelle majeure" à l'armée française au Levant, s'est félicité le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, dans Le Journal du Dimanche (JDD).
Ses appareils, grâce à de multiples vols de reconnaissance, de même que les bâtiments qui l'accompagnent-dont une frégate belge et une britannique-vont apporter une "capacité supplémentaire de renseignement" à la coalition contre l'EI emmenée par les États-Unis, a-t-il ajouté.
Le Charles-de-Gaulle "conforte enfin la France dans la coalition dans la mesure où il part aussi pour relever un porte-avions américain dans le Golfe", a annoncé le général, confirmant ainsi qu'après la Méditerranée, le groupe aéronaval poursuivrait sa mission vers le Golfe.