>>Bruxelles barricadée face à une menace d'attentats "imminente"
Des soldats patrouillent le 23 novembre dans les rues de Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dix jours après les attentats qui ont fait 130 morts dans la capitale française, un objet "qui s'apparente à une ceinture d'explosifs" a été retrouvé dans une poubelle à Montrouge, près de Paris, près d'un endroit où l'un des principaux suspects, Salah Abdeslam, avait été localisé grâce à la téléphonie.
Ce Français de 26 ans, vivant en Belgique, reste introuvable, mais l'enquête de la police belge a débouché sur une quatrième inculpation liée aux attentats de Paris et sur de nouvelles interpellations.
La menace terroriste dans la capitale de l'Europe restant "sérieuse et imminente", le Premier ministre Charles Michel a annoncé lundi soir 23 novembre que Bruxelles et ses 1,2 million d'habitants resteraient mardi 24 novembre, pour le quatrième jour consécutif, en état d'alerte maximale, avec métros et écoles fermées et quadrillage des rues par la police et l'armée.
"Nous avons des indications sérieuses que des attaques peuvent à nouveau se produire", a expliqué M. Michel sans autre détail, confirmant que les autorités belges craignent une réplique des attaques de Paris.
"Les cibles potentielles sont les mêmes qu'énumérées" dimanche 22 novembre, a-t-il dit, citant notamment les zones commerciales et les transports en commun.
Intensifier les frappes
Au plan international, la journée a été marquée par l'opération aéronavale de la France contre l'EI, avec le soutien appuyé du Premier ministre britannique David Cameron.
Pour la première fois, des appareils basés sur le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle ont bombardé lundi 23 novembre la puissante organisation jihadiste en Irak et en Syrie. Avec ce bâtiment déployé en Méditerranée orientale, l'armée française a triplé sa capacité de frappes contre l'EI.
Des avions de chasse de l'armée français reviennent, après une opération en Irak et en Syrie, sur le porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée, le 23 novembre. |
Le président François Hollande avait prévenu dans la matinée que Paris allait "intensifier" ses frappes, pour faire "le plus de dégâts possibles à cette armée terroriste".
Tout juste rentré de ses entretiens avec le président français, M. Cameron a annoncé qu'il présenterait jeudi 26 novembre devant son Parlement un plan de frappes aériennes contre l'EI en Syrie.
"Je soutiens fermement la décision du président Hollande de frapper l'EI en Syrie. C'est également ma ferme conviction que le Royaume Uni doit faire de même", a déclaré M. Cameron, qui a proposé à la France d'utiliser pour ses opérations aériennes sa base de Rafakrotiri (à Chypre).
L'émissaire spécial américain pour la coalition contre l'EI, Brett McGurk, a plaidé lundi 23 novembre pour que "tout en continuant d'augmenter la pression sur le cœur de l'EI (en Irak et en Syrie, NDLR), nous en fassions plus pour coordonner nos efforts au sein de la coalition et que l'on mette la pression sur le réseau mondial de l'EI".
Poursuivant son marathon diplomatique, François Hollande doit encore rencontrer mardi 24 novembre à Washington Barack Obama, mercredi 25 novembre à Paris la chancelière allemande Angela Merkel, jeudi 26 novembre à Moscou Vladimir Poutine.
Quatre suspects inculpés en Belgique
Le métro de Bruxelles est fermé le 23 novembre. |
Dans l'enquête belge sur ces attaques, aucun détail n'a été donné par la justice sur l'identité du nouveau suspect inculpé lundi 23 novembre, le quatrième sous les verrous en Belgique.
Deux des personnes détenues à Bruxelles sont soupçonnées d'avoir exfiltré Salah Abdeslam en allant le chercher en voiture à Paris quelques heures après les tueries.
En France, de nombreuses victimes des attentats ont été enterrées lundi 23 novembre, comme à Blois (centre-ouest), où plus d'un millier de personnes ont rendu hommage à Anna et Marion, deux sœurs tuées alors qu'elles dînaient au restaurant Le Petit Cambodge.
Les attaques du 13 novembre à Paris ont endeuillé 29 villes françaises ainsi qu'une vingtaine de pays.