>>L'EI exécute deux otages, son fief en Syrie sous les bombes françaises et russes
Le président russe Vladimir Poutine (gauche) et le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Khamenei à Téhéran, le 23 novembre. |
À l'issue d'une rencontre de plus d'une heure et demi, "les deux parties ont souligné l'unité de points de vue entre Moscou et Téhéran concernant le caractère inadmissible des tentatives extérieures de dicter les scénarios du règlement politique" du conflit en Syrie, a déclaré un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Selon des images retransmises par la chaîne de télévision Rossia-24, le président Poutine a déclaré lors de la rencontre que "personne ne peut et ne doit imposer de l'extérieur au peuple syrien des formes quelconques de gouvernance de leur État ou dire qui doit le diriger. Ce n'est qu'au peuple syrien d'en décider".
Il s'agit clairement d'une fin de non-recevoir à la demande des États-Unis, de la France, de l'Arabie Saoudite et de la Turquie qui exigent à terme le départ du président Bachar al-Assad.
L'ayatollah Khamenei est la plus haute autorité politique et religieuse d'Iran, mais également chef suprême des armées. Les deux dirigeants ne s'étaient pas revus depuis 2007.
La Russie et l'Iran ont permis à l'armée syrienne de reprendre du terrain face aux rebelles.
Réunies à Vienne mi-novembre, une vingtaine de puissances dont la Russie, les États-Unis et l'Iran se sont fixés comme objectif ambitieux de parvenir à des pourparlers de paix avant le 1er janvier, mais demeurent divisés sur le sort de Bachar al-Assad.
Étroite coopération militaire
Après son entretien avec le guide suprême, M. Poutine a participé à Téhéran au sommet des pays exportateurs de gaz auquel ont assisté huit autres présidents et chefs de gouvernement.
La Russie et l'Iran ont resserré leurs liens ces dernières années avec une importante coopération économique et militaire, comme en témoigne le récent contrat sur la livraison d'ici la fin de l'année par la Russie à l'Iran de systèmes de missiles de défense antiaérienne S-300.
Avant sa venue à Téhéran, Poutine a également levé l'interdiction de vente et de livraison de matériel technologique lié au nucléaire, notamment pour les sites nucléaires iraniens de Fordo et d'Arak, conformément à l'accord nucléaire de juillet entre l'Iran et les grandes puissances, dont la Russie.
L'Iran et la Russie ont aussi en commun d'être parmi les principaux producteurs de gaz au monde.
"Le gaz est le carburant le plus accessible, le plus avantageux du point de vue économique et le plus pur du point de vue écologique", a déclaré le président russe dans son intervention devant le sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG, douze pays membres).
À l'issue d'une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani, le président Poutine a confirmé que la Russie était "prête à accorder un crédit de cinq milliards de dollars à l'Iran" pour développer les relations commerciales entre les deux pays.