>>Bientôt l'ouverture de la COP21 à Paris
>>La COP21 sera "sans doute réduite à la négociation"
"Ce sera une semaine particulièrement intense avec une grande concentration de rendez-vous internationaux", souligne son entourage, voyant dans cette séquence une similitude avec les négociations marathon de Minsk en février 2015 où M. Hollande avait enchaîné déplacements et nuits blanches pour arracher un plan de paix en Ukraine.
François Hollande lors d'une conférence de presse sur la COP21, le 20 novembre à Paris |
Dix jours après les attentats de Paris, revendiqués par le groupe État islamique, les pires jamais connus en France (130 morts, quelque 350 blessés), M. Hollande veut convaincre les grandes puissances de participer au combat de la France pour "détruire" l'organisation jihadiste et œuvre pour la mise sur pied d'une coalition internationale élargie, "unique", contre les jihadistes de l'EI en Syrie et en Irak.
Après avoir reçu lundi 23 novembre le Premier ministre britannique David Cameron, il est attendu mardi 24 novembre à Washington par l'Américain Barack Obama et jeudi 26 novembre à Moscou par le Russe Vladimir Poutine. Entre les deux, le président recevra mercredi 25 novembre la chancelière allemande Angela Merkel.
Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, et son homologue allemand Sigmar Gabriel comptent proposer par écrit au président et à la chancelière une "initiative franco-allemande" en vue de recréer de la solidarité européenne sur les questions des réfugiés et de la sécurité.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté vendredi 20 novembre, à l'unanimité, une résolution d'inspiration française autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour combattre en Syrie et en Irak le groupe EI.
"Montrer que nous n'avons pas peur"
Vendredi 27, après l'hommage aux victimes des attentats qu'il présidera aux Invalides, François Hollande s'envolera pour une réunion du Commonwealth à Malte, où il compte convaincre notamment de l'urgence climatiques quelques pays récalcitrants, comme le Canada, à deux jours de l'ouverture près de Paris de la Conférence mondiale des Nations unies sur le climat (COP21), organisée du 30 novembre au 11 décembre.
Le Premier ministre britannique David Cameron signe le registre de condoléances, le 17 novembre à l'ambassade de France à Londres |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un deuxième front pour le chef de l'État, qui a fait depuis des mois de cet événement une de ses priorités et continue à batailler pour un accord sur la limitation des températures mondiales.
Le 26 novembre, François Hollande recevra plusieurs dirigeants au sommet France-Océanie, puis des ONG le lendemain. Dimanche 29 novembre, veille de l'ouverture de la conférence, il déjeunera et dînera à l'Élysée successivement avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président chinois Xi Jinping.
En dépit d'une pression sécuritaire au plus haut niveau, la plupart des événements de la conférence sur le climat ont été maintenus, mais pas les deux grandes marches qui devaient avoir lieu avant et après, les 29 novembre et 12 décembre.
La présence attendue le jour de l'ouverture de la COP21 de 138 chefs d'État et de gouvernement et d'entre 40.000 et 45.000 personnes sur toute sa durée a des allures de défi en termes de sécurité dans le contexte post-attentats dans une France où l'état d'urgence a été prolongé de trois mois et renforcé sur tout le territoire.
Mais le président américain Barack Obama a appelé le 22 novembre appelant les dirigeants de tous les pays à participer, comme lui, à cette conférence pour montrer que le monde n'a pas peur des "terroristes".
À la différence de janvier, où il était "à 100% dans la gestion des attentats, le président de la République est dans un entre-deux où il doit gérer des attentats tragiques et assurer la continuité de l'exercice de ses fonctions", note le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi.
Selon lui, M. Hollande fait figure dans cette période d'"omni-président", là où son prédécesseur incarnait plutôt "un hyper-président".
Sur le front électoral, l'actuel locataire de l'Élysée bénéficie en tout cas d'un regain de popularité bienvenu pour la majorité, à la veille de l'ouverture officielle de la campagne des régionales (6 et 13 décembre).
Selon des sondages IFOP et BVA, réalisés post-attentats, il bondit de 7 à 8 points (un peu moins toutefois qu'après les attaques de janvier), tandis que d'autres enquêtes montrent une nette amélioration de son image et une très large approbation des mesures de l'exécutif sur une sécurité renforcée.
Mais "l'unité nationale", déjà fissurée, pourrait "se fracasser dans la campagne", juge M. Dabi, alors que le Front national continue de progresser dans les intentions de vote.