>>Macron exhorte à "l'audace" pour réveiller l'Europe
Le président Emmanuel Macron lors de son discours sur l'avenir de l'Europe à la Sorbonne, le 26 septembre à Paris. |
"Regardez notre époque, regardez-la en face et vous verrez que vous n'avez pas le choix", a lancé le Français mardi à ses pairs, à l'issue d'un plaidoyer de plus d'une heure et demie en faveur d'une Europe "à plusieurs vitesses", autour d'un couple franco-allemand consolidé.
M. Macron sera le premier à prendre la parole au cours de ce dîner de trois heures, organisé au château de Kadriorg, une ancienne résidence d'été des tsars russes devenue un musée.
"Son discours constituera ensuite le point de référence pour les contributions des autres", précise un diplomate européen.
Le président français se sera auparavant entretenu en tête à tête avec la chancelière allemande Angela Merkel, en début de soirée, pour discuter des propositions françaises de refonte de l'Union européenne. Une rencontre bilatérale qui n'était pas prévue initialement.
Aux côtés de M. Macron lors du dîner, l'ensemble des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, à l'exception de l'Espagnol Mariano Rajoy qui juge "préférable" de rester à Madrid à trois jours d'un référendum interdit sur l'indépendance de la Catalogne.
Couple franco-allemand
"Afin d'assurer un échange ouvert, franc et informel (...) aucun texte ne sera présenté et nos discussions ne donneront pas lieu à des conclusions écrites", a prévenu Donald Tusk, le président du Conseil européen, qui représente les 28 États membres.
"Tous les ingrédients sont là pour une vraie discussion", a promis mercredi 27 septembre Margaritis Schinas, le porte-parole de la Commission européenne, qui a salué "les propositions visionnaires et détaillées" du chef de l'État français.
Parmi ses nombreuses suggestions: la création d'un gouvernement économique de la zone euro, avec un ministre et un budget propres, contrôlés par un Parlement de la zone euro, ou encore une force commune d?intervention européenne pour 2020.
La chancelière Merkel, à qui Emmanuel Macron a proposé "un partenariat nouveau", est particulièrement attendue sur ces questions.
Plutôt ouverte à "la passion européenne" du Français, sa victoire étriquée aux législatives dimanche la contraint à conclure un accord de gouvernement avec les Libéraux du FDP, opposés eux aux idées de Paris sur la zone euro.
"Il est trop tôt" pour évaluer les propositions françaises dans le détail, a temporisé mercredi un porte-parole de la chancellerie.
La vision française d'une Europe "à plusieurs vitesses" semble par ailleurs en décalage avec celle du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, plutôt favorable à une Europe soudée, telle qu'il l'a défendue dans son discours-programme sur l'état de l'Union, mi-septembre.
"C'est vrai que je ne pense pas exactement comme M. Macron. Ma préférence, ce sont 27 États membres qui agissent ensemble et qui avancent ensemble", plaidait M. Juncker la semaine passée.
Sommet numérique
La Première ministre britannique Theresa May participera elle aussi au dîner, quelques heures à peine après la conclusion d'un nouveau cycle de négociations sur le Brexit à Bruxelles.
AFP/VNA/CVN