>>Une femme, Yuriko Koike, élue pour la première fois gouverneur de Tokyo
La gouverneure de Tokyo et les membres de son parti, le 27 septembre à Tokyo |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Notre parti regroupe ceux qui veulent une politique et des réformes sans entrave", a déclaré la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, en évoquant les intérêts particuliers de la vieille classe politique.
"Les élections anticipées sont une chance pour le changement", a-t-elle affirmé, lors d'une conférence de presse en compagnie des principaux membres de son équipe, dont l'ex-procureur Masaru Wakasa, transfuge du Parti libéral-démocrate (PLD, droite) du Premier ministre Abe, et Goshi Hosono, ex-ténor du Parti démocrate (centre gauche).
M. Abe a annoncé lundi 25 septembre qu'il allait dissoudre la chambre des députés jeudi, ce qui entraîne automatiquement un scrutin législatif dans un délai de 40 jours. Selon les médias, la date privilégiée est le dimanche 22 octobre.
Se revendiquant à droite, Mme Koike n'en veut pas moins rassembler des personnalités issues de diverses sensibilités pour bousculer "le monde de Kasumigaseki" (quartier des ministères à Tokyo), se référant même ouvertement à ce qu'a fait Emmanuel Macron en France avec son mouvement En Marche puis son parti La République en marche.
Mme Koike, ex-animatrice de télévision qui a fait ses débuts en politique au côté de Junichiro Koizumi (Premier ministre de 2001 à 2006), en tant que ministre de l'Environnement avant de passer à d'autres fonctions, a déjà à son actif le renversement de la majorité de l'assemblée de Tokyo avec son "mouvement" Tomin First (les citoyens de la capitale d'abord).
Elle est désormais prête à en découdre au niveau national avec son Parti de l'Espoir, qu'elle préparait en coulisses depuis des mois.
Le nom de la formation avait été déposé en février, en même temps que celui d'une école qu'elle a créée pour former des jeunes à la politique, a-t-elle confié à quelques journalistes japonais.
Le parti de Mme Koike tente de combler un vide. L'opposition est en miettes. Son principal représentant, le Parti démocrate, vient de changer de président mais fait face à des désertions et une de ses figures montantes a dû jeter l'éponge à cause d'un scandale d'adultère.
M. Abe a décidé de précipiter le calendrier électoral dans le but de couper l'herbe sous le pied et de laisser très peu de temps de préparation à Mme Koike dont les ambitions nationales ne datent cependant pas d'hier. Il y a dix ans déjà, elle était donnée comme l'une de celles ayant le plus de chances de devenir un jour la première Première ministre du Japon.