Sommet franco-italien : vers un épilogue du feuilleton STX Fincantieri

Le président de la République, Emmanuel Macron, et le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni se rencontrent mercredi 27 septembre à Lyon pour un sommet qui pourrait se conclure par un épilogue à la crise sur la reprise de STX France par l'Italien Fincantieri.

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Le chantier naval STX de Saint-Nazaire.
Photo : AFP/VNA/CVN

Si les dirigeants devraient aborder d'autres sujets, dont la question des migrants et l'avenir de l'Union européenne, le point d'orgue de ce 34e sommet franco-italien devrait être la conclusion du feuilleton STX, après des semaines de tension entre les deux capitales.

51% : c'est autour de ce chiffre clef que Rome et Paris bataillent depuis juillet, le gouvernement français refusant de laisser totalement s'échapper de son giron l'un des fleurons de l'industrie française, dont le constructeur italien Fincantieri veut racheter 51% du capital.

Les discussions semblent désormais s'apaiser et s'orienter vers une alliance large entre Naval Group (ex-DCNS), STX France et Fincantieri, représentant un chiffre d'affaires combiné de neuf milliards d'euros, un projet vu favorablement par Rome. Elle pourrait, selon la presse italienne, se doubler du lancement par Fincantieri et Naval Group d'un "Airbus de la défense navale" pour participer en commun à des appels d'offre à l'étranger pour des contrats militaires.

Preuve d'une sortie de crise proche, l'Élysée s'est dit lundi 25 septembre "très raisonnablement optimiste sur le fait qu'il y aura un accord" sur ce dossier miné.

De son côté, le gouvernement italien s'est aussi montré confiant. Le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, a estimé en début de semaine qu'existaient désormais "les conditions pour parvenir à un accord, qui devra tenir compte tant des préoccupations des Français sur l'exportation du savoir-faire que des nôtres concernant la nécessité d'avoir un contrôle effectif pour faire fonctionner le groupe".

Stratégique

Le feuilleton a connu plusieurs rebondissements, sur fond de maintien sous contrôle français des derniers chantiers navals de France, considérés comme stratégiques, aussi bien en terme d'emplois que de Défense.

Le site de Saint-Nazaire, qui construit des paquebots de croisières, mais aussi des navires militaires, emploie en effet 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 personnes, via des sous-traitants.

Tout commence en 2016, lorsque les chantiers navals STX France, alors seule unité rentable du groupe sud-coréen en difficulté STX Shipbuilding sont mis en vente à l'occasion d'un redressement judiciaire.

Fincantieri, constructeur naval contrôlé par l'État italien et seul candidat à la reprise, obtient le feu vert du gouvernement de François Hollande. Selon l'accord négocié, les Italiens (Fincantieri épaulé par une fondation bancaire) détiendront 55% des parts de STX France contre 45% pour les Français. Le 19 mai, Fincantieri signe un accord pour la reprise de la participation pour un montant de 79,5 millions d'euros.

Mais c'est sans compter sur les changements à la tête de l'exécutif. Fraîchement élu à l'Élysée, Emmanuel Macron demande de revoir la participation française à la hausse, visant 50% des parts. Une proposition rejetée par Rome, les Italiens insistant pour détenir au moins 51% du capital et le contrôle du conseil d'administration.

La crise éclate réellement avec la nationalisation "temporaire" fin juillet de STX France par Paris, une décision rarissime destinée à "négocier dans les meilleures conditions", après l'échec des discussions avec Fincantieri. Les deux pays s'étaient alors fixé l'échéance du 27 septembre pour sortir de la crise.

S'ils parviennent à trouver un accord lors de ce sommet, les gouvernements français et italien auront encore un autre dossier épineux à évoquer : l'avenir de la ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin, un projet financé à la fois par l'Union européenne, l'Italie et la France, sur lequel Paris a indiqué en juillet vouloir faire une pause.

AFP/VNA/CVN

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