Hoàng Xuân Vinh a été le grand artisan des fabuleux résultats du tir sportif vietnamien.
L’année 2017 reste une année de référence du sport vietnamien au regard des performances notables de ses athlètes de haut niveau. Ce succès découle principalement des politiques menées par le Parti et l’État ayant mis en place un environnement favorable à la montée en puissance des champions vietnamiens.
Une stratégie à long terme
Le Premier ministre a signé le 3 décembre 2010 la décision N°2198 adoptant la stratégie de développement de l’éducation physique et des sports du Vietnam 2010-2020. L’objectif fixé à "mi-mandat", pour 2015 donc, était de pousser 28% de la population à pratiquer une activité physique régulière. Ce taux devra être porté à 33% en 2020, ce qui paraît faisable. Cette stratégie encourage également l’éducation physique et sportive dans les écoles, les universités mais aussi dans les quartiers et les zones industrielles.
En ce qui concerne le sport de haut niveau, le Vietnam devra rester parmi les trois plus grandes nations d’Asie du Sud-Est. En 2020, date des 32es Jeux olympiques (JO) à Tokyo (Japon), l’idéal serait d’envoyer une délégation de 45 sportifs ayant obtenu leur billet "à la régulière", suite aux compétitions qualificatives. Un pari d’une toute autre envergure. La stratégie insiste également sur le développement de certains domaines sportifs délaissés en parallèle à l’investissement dans les infrastructures et équipements afin que le Vietnam soit en mesure d’accueillir de grandes compétitions internationales.
La stratégie de développement de l’éducation physique et des sports au Vietnam 2010-2020 est ressentie comme un nouveau "vent" contribuant à améliorer le prestige du sport national sur la scène internationale. "En vue de grandes échéances, depuis 2011, le secteur sportif s’est concentré sur les disciplines figurant dans le calendrier de compétitions aux JO ou Jeux asiatiques (ASIAD). Les meilleurs éléments des disciplines où le pays peut prétendre rivaliser au niveau international comme athlétisme, natation, tir, haltérophile, taekwondo, tennis de table, karaté, football, volleyball, échecs… ont été formés et envoyés à l’étranger pour des stages d’entraînement", a dévoilé Vuong Bich Thang, chef du Département général de l’éducation physique et des sports.
Un "carton" dans les disciplines olympiques
L’athlétisme fait partie des disciplines cibles bénéficiant le plus de la politique d’investissement appliquée par les instances sportives nationales. |
Photo : Xuân Du/CVN/VNA |
Grâce à ladite stratégie, le sport vietnamien a enregistré de premiers signes positifs et jeté une base solide pour son développement futur.
D’abord, les 28es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), disputés en 2015 à Singapour, ont été l’occasion de nombreuses performances inédites : le Vietnam y a remporté 186 médailles (73 d’or, 53 d’argent et 60 de bronze), se classant troisième de la compétition régionale. De plus, parmi ses médailles d’or, plus de 85% ont été remportées dans des disciplines olympiques.
En 2016, le pays a accueilli une série de bonnes nouvelles, comme la qualification de 23 Vietnamiens aux JO de Rio de Janeiro au Brésil. C’est lors de cet événement que le tireur Hoàng Xuân Vinh a entamé la moisson 2016 du sport vietnamien, avec un titre olympique, une grande première, au tir au pistolet à 10 m et, en bonus, l’argent au tir à 50 m, toujours au pistolet.
Inspirée par les performances du tireur, la délégation vietnamienne handisport a elle aussi obtenu d’excellents résultats aux Jeux paralympiques 2016, toujours dans la somptueuse cité brésilienne, avec une médaille d’or, une d’agent et deux de bronze. Les artisans de ces résultats étaient les dynamophiles (force athlétique) Lê Van Công (-49kg hommes, or), Dang Thi Linh Phuong (-50kg, bronze), le paranageur Vo Thanh Tùng (catégorie S5, argent), le lanceur de javelot Cao Ngoc Hùng (catégorie F57, bronze).
En 2017, aux SEA Games 29 organisés en Malaisie, avec 17 médailles d’or, 11 d’argent et 6 de bronze, les athlètes vietnamiens ont écrit une nouvelle page de l’histoire de ces jeux, en prenant la tête du classement par nations, devant la Thaïlande, connue pour être sans rival depuis 1989.
De plus, cerise sur le gâteau, le début de 2018 aura vu l’équipe de football masculine des moins de 23 ans (U23) faire vibrer les supporters vietnamiens en décrochant avec brio le titre de vice-champion de la Coupe d’Asie des nations U23 2018 organisée en Chine.
"Avant le lancement de la stratégie de développement de l’éducation physique et des sports du Vietnam jusqu’en 2020, le secteur sportif était paralysé dans une logique de subventions immobiliste qui tendait à transformer les champions en rentiers. De ce fait, aucune mesure ne permettait d’attirer des professionnels et le manque de compétitions ne permettait pas de faire émerger des champions de pointure internationale. De plus, les règles de recrutement des athlètes étrangers pour les équipes sportives nationales n’étaient pas en phase avec le développement réel du sport professionnel", a expliqué Vuong Bich Thang.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, les instances sportives ont révisé les politiques de rémunération, de gratification, d’évolution de carrière et de distinction, en particulier pour les sportifs et entraîneurs obtenant des résultats satisfaisants. Elles ont, en outre, cherché à professionnaliser le sport tout en agissant au plus haut niveau administratif afin de provoquer l’adhésion de la population aux ligues sportives nationales.
Dans le prolongement de cette tendance, elles ont encouragé les associations et entreprises à investir ou à parrainer le sport, multiplier les échanges et renforcer les diverses formes de coopération afin de solliciter davantage d’assistances financières mais aussi techniques au service du développement du secteur sportif.